« DIPTYQUE»

1° mouvement : « moderato»

Cette pièce sera en deux mouvements de styles et d’orchestrations différents. Voici le premier mouvement, tonal. Il ne s’agit en aucune façon d’une profession de foi en faveur d’un « retour à… », mais simplement d’une envie de débuter ce « diptyque » par un mouvement tonal et d’orchestration simple, pour le mettre en contraste avec un deuxième mouvement non tonal et d’orchestration plus élaborée, davantage «dans l’air du temps ».

Après avoir solutionné mon problème de rédaction (insertion de textes), je serai sans doute amené à modifier quelque peu la partition au cours de sa mise à jour, et la mettrai en ligne en même temps, éventuellement, que le mp3 modifié.

Le deuxième mouvement ne sera prêt que dans quelques mois.

Mises à part les quelques 5 dernières secondes on ne peut pas dire que cette pièce est vraiment tonale.

bonjour François,

La partition de la pièce n'est pas encore disponible, elle aurait permis de juger du caractère tonal ou non de la pièce. Personnellement, je pense qu'elle est essentiellement tonale: certains passages ne sont peut-être que dans l'ambiance tonale, ce sera à vérifier. En tout cas, pour vous montrer qu'il y a plus de 5 secondes de musique tonale, je vous joints les deux premières pages non révisées de la partition en pdf. Vous verrez que la tonalité de sib mineur est bien affirmée et je ne pense pas que j'aurais pu l'écrire sans armure à la clé. Je vous signale que les instruments transpositeurs comme la clarinette ou le cor sont écrits en notes réelles.

bonjour bricas,

je trouve, comme françois, qu'à part la cadence de la fin, le tout ne sonne pas vraiment tonal, mais plutôt modal (absence de cadences ou d'attractions harmoniques marquées).

du reste, la pièce n'est pas désagréable à l'écoute (si ce n'est pour les sons utilisés, bien entendu...), et soutient l'attention, bien qu'il aurait été préférable pour moi d'avoir des pauses dans le déroulement et des contrastes plus marqués dans l'ambitus utilisé (assez medium) et l'orchestration (assez constante).

j'attendrai l'arrivée de la partition pour pouvoir évaluer si l'impression de densité harmonique parfois assez aléatoire (du vide au plein dans tous les sens) vient seulement du timbre de votre carte son ou bien de l'orchestration réalisée.

en fait, je suis mitigé vis-à-vis de cette pièce (comme à mon habitude vis-à-vis de n'importe quelle pièce, d'ailleurs).

par ailleurs, votre opposition entre tonal et "non-tonal" me laisse encore sceptique : en fait, les catégories semblent déséquilibrées, vu la diversité qui existe dans le "non-tonal", bien plus large que le "tonal". mais c'est encore un débat...

bonne continuation pour le second mouvement, et j'attendrai la partition !

Cher François,

Peut-être dénommez-vous "tonale" une démarche visant à développer un discours musical linéaire s'appuyant sur des procédés reconnaissables et faisant appel chez l'auditeur à des références culturelles et esthétiques communes, donc partageables.
Je reconnais ici votre écriture dense qui ose saturer l'espace, ne réservant que de minces plages au silence ou à un tissu orchestral plus ténu. Votre orchestration mélange volontiers les timbres mais sait également faire surgir de brefs motifs d'instruments solistes dont le timbre émerge ainsi, souvent le temps d'un éclair, au-dessus de la pâte orchestrale générale.
J'ai remarqué que vous réserviez souvent aux violoncelles et contrebasses un rôle de basse continue, comme un support de notes sur lequel ondulent des motifs ascendants et descendants de doubles-croches donnés aux autres instruments. À partir de cette architecture rythmique binaire, viennent se greffer les brefs motifs d'instruments solistes qui amorcent des thèmes plus qu'ils ne les développent. C'est un parti-pris intéressant et pas nécessairement le plus facile à composer.
Comme Nicolas, j'attends le second volet "atonal" de ce diptyque.

Amitiés,

Y.R.

Cher Yves

Suite aux remarques convergentes contestant le caractère tonal de la pièce, je comprends que même si une tonalité définie est respectée (sib mineur dans l’extrait mentionné), le caractère tonal n’est établi que si les attractions tonales sont nettement sensibles dans le discours. Sans doute ai-je une tendance à ne pas marquer ces attractions. Je suppose que cette tendance n’est pas rare depuis que le système tonal a été bousculé. Peut-être pourrait-on plutôt faire ressortir simplement une certaine « consonance tonale » dans cette musique et le qualificatif de « musique tonale » serait injustifié et je n’aurais pas dû l’utiliser. Dont acte.

Votre remarque concernant le rôle réservé aux violoncelles et contrebasses dans ce mouvement me semble justifiée. Dans le deuxième mouvement, en cours de composition, leur rôle ne se limitera pas à celui d’une basse continue.

Amitiés

F.D.