Bonjour à vous,
J'avais présenté dans feu le site musicomposer ce que je nomme
Mon credo de compositeur et de critique occasionnel. Je viens de me relire et n'ai pas changé d'idée. Ce message lancé le 12 mars 2011 a été lu, (disons cliqué) à 75 reprises et n'avait reçu aucune réponse. Je le cite intégralement.
a+
Arrivé sur ce très beau site depuis à peine une semaine, je vous livre mes pensées sur la création musicale et les critiques qui s'ensuivent.
En tant que compositeur, mon seul critère est la conviction d'avoir exprimé ce que je voulais exprimer: sentiment, très personnel je l'avoue, de complétude. Mes prétentions vraiment s'arrêtent là. Quand je mets le point final à un ouvrage, c'est quand je peux me dire: voilà, c'est OK. J'assume le tout et n'y revient que très rarement. Mais il n'est pas dit que certaine critiques n'influenceront pas des ouvrages ultérieurs. Et pourquoi je dis voilà, c'est OK? Alors là, non, pas ici, ça c'est vraiment trop long à expliquer si vous permettez.
À partir du moment où l'ouvrage est publié, il ne m'appartient plus d'une certaine manière. Je reçois volontiers les critiques, particulièrement quand on relève des coquilles, fautes techniques. etc. Mais l'ultime juge est le public, et ceux qui connaissent un peu l'histoire de la musique savent que certains compositeurs aujourd'hui très reconnus et donc joués, ne l'ont été qu'après leur décès, malheureusement pour eux et sans doute pour leurs contemporains.
De l'autre qui compose, je tends à examiner la structure de l’œuvre, sa cohésion, ne voulant pas résumer ma réaction à des propos purement subjectifs qui se résumeraient à j'aime ça j'aime pas ça. D'ailleurs sur cet aspect également, il serait trop long d'expliquer comment je procède. De l'autre qui compose, je ne réagirai que sur l’œuvre-même et donc jamais sur l'ensemble de ses œuvres, encore moins-sur sa personne. Et je suis bien conscient que ce que je pourrais en dire a une valeur toute relative.
De l'autre qui critique je me dis aussi qu'elle ou qu'il s'est donné la peine (parfois le mot n'est pas trop faible) d'écouter l’œuvre, parfois de lire l'ensemble des critiques, de rassembler ses idées et de faire les clics nécessaires pour exprimer sa pensée. Elle ou il mérite donc une manière d'accusé de réception dans la mesure du possible, même très court. Autrement devant le silence du critiqué, il y aurait à craindre que celui-ci soit blessé ou autre situation désagréable...
Ici sur musicomposer et ailleurs, ce qui m'intéresse particulièrement c'est de d'écouter comment l'autre compose, d'examiner son langage et je me dis aussi que c'est en constatant ce qui se fait ailleurs qu'on apprend. Et alors là, il est très intéressant d'aborder la différence: rencontrer qui composerait comme moi apporterait quoi?
Je serais très surpris et même inquiet de ne recevoir que des félicitations et autant surpris de ne recevoir que des critiques négatives. Les deux cas que j'énumère ici sont des cas extrêmes. La réalité, je crois, est que les œuvres de qui que ce soit ne peuvent être toutes égales, cela dit, en supposant que des compétences de base soient tout de même acquises...
La réaction de l'autre qui écoute est très importante. Quelque part, c'est dans le regard de l'autre qu'on se retrouve. Ce sujet est par ailleurs très sensible, très délicat à mon avis Parfois et souvent dans plusieurs cas, le compositeur livre beaucoup de lui-même. En quelque sorte, il livre une partie de son intimité affective. Il se met un peu à nu. Position un peu vulnérable.
Il faut être conscient de cela et c'est pour cela que je me permets d'insister en répétant ceci qui est écrit plus haut dans ce texte: de l'autre qui compose, je ne réagirai que sur l’œuvre-même et donc jamais sur l'ensemble de ses œuvres, encore moins sur sa personne. Et je suis bien conscient que ce que je pourrais en dire a une valeur toute relative.
Au plaisir d'écouter vos musiques et au plaisir de vous lire!
François Desjardins
Longueuil (banlieue sud de Montréal)
Québec, Canada