Cher Nicolas,
L'expérience sensorielle, en écoute classique (j'ai attendu en vain l'ouverture du fichier .swf tout en possédant la version la plus récente de Flash Player) donne plutôt une impression de frontalité et de puissance, probablement imputables à la monophonie (?). l'approche haptique de déduirait du commentaire donné qui indique déjà l'intention du compositeur. Il est certain qu'en l'ayant lu, on aborde l'écoute en y recherchant une perception haptique que l'on ne trouverait pas forcément sans le titre et le commentaire joints. À moins qu'il ne s'agisse d'une transposition imagée de l'écoute, par laquelle on assignerait des métaphores tactiles à certains passages de l'oeuvre.
Si l'on se place du point de vue d'une écoute "objective" (ce qui resterait à démontrer), sans être obligatoirement influencé par le titre et l'intention de l'auteur, on est frappé par la variété des "traitements" infligés au matériau concret et par la connotation "électronique" de la matière sonore obtenue, bien éloignée de ceux que l'on avait, lorsque la technologie ne permettait que des manipulations de la bande magnétique et que les traitements analogiques demeuraient rudimentaires.
D'un point de vue métaphorique (ou sémiologique ?), c'est l'idée de rugosité qui prédomine ici dans l'approche haptique de la perception, rendue par une matière sonore parfois épaisse, "grumeleuse" et riche en
bruit blanc /
bruit rose.
Peut-être que l'idée de surface lisse au toucher doit-elle être déduite de certains sifflements ou des fréquences aigües se détachant parfois du reste de la pâte sonore, en sonorités rectilignes. Il s'agit là d'une impression, donc forcément subjective.
En résumant de façon schématique et hâtive, il s'agit d'un morceau où l'on se griffe souvent et où l'on se caresse assez peu....
Amitiés,
Y.R.