Bonjour,

Sans doute le jeu de mot du titre suggère-t-il un hommage au piano, tout simplement, et la musique elle-même confime-t-elle cette impression d'une pièce écrite pour exalter le plaisir tactile que tout pianiste ressent dans les variations du toucher qu'offre le clavier de cet instrument.

Le motif principal et récurrent du début égrène des notes en contretemps pour chaque main qui semblent scintiller dans l'espace et sans doute la réverbération appuyée sert-elle à souligner une approche "cristalline" de l'écriture qui n'est pas sans rappeler le parti-pris de certaines oeuvres "impressionnistes", tant en musique (Ondine, Oiseaux tristes, de Ravel par exemple)qu'en peinture.

L'important ici n'est pas tant la forme mélodique ou harmonique (celle-ci étant un peu convenue et ne prête guère à des effets de surprise) qu'une impression générale de sensualité et de douceur d'une musique qui se déploie et se découvre dans un espace quasi-intemporel, bien que l'intervention des violoncelles structure parfois l'oeuvre en deux niveaux clairement opposés.
Je serais moins convaincu par l'à propos des accords frappés à la main gauche, dans le troisième tiers du morceau, qui par leur faiblesse harmonique, rompent un peu la cohérence rêveuse du tout.

Il est certain que cette pièce mériterait d'être encore plus épurée et de s'orienter radicalement vers une épure éthérée, approche du début qui lui confère sa véritable identité.

Amitiés,

Y.R.

Merci Rinaldi pour votre écoute et vos commentaires...J'aime bien votre ressenti à l'écoute de cette pièce, qui correspond assez à mon propre ressenti...Pour ce qui est du 3ème tiers j'ai effectivement éprouvé le besoin de le rendre un peu plus "dur" oh! à peine ! pour sortir à la fin de ce coté "fleur bleue" qui n'apparait qu'assez rarement dans mes compositions...

Je ne sais pas si vous employez cette expression en France, mais dieu! ce que cela s'éternise! Il n'y a pas suffisamment à mon avis de diversité de contenu en rapport avec la longueur de cette pièce.