Esa Pekka Salonen, compositeur

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Catégorie : Actualité arts et musique

Créé le samedi 25 février 2012 18:03

Écrit par Yves Rinaldi

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ESA  PEKKA  SALONEN   

COMPOSITEUR

par François Duhamel (Bricas)

Compositeur Partenaire

Le finlandais Esa Pekka Salonen est né à Helsinki en 1958. Il est bien connu comme chef d’orchestre (lui-même est aussi corniste), et sans doute un peu moins comme compositeur. Le 6 février dernier, il a donné en concert  quelques unes de ses œuvres au Chatelet, avec la Philharmonie de Radio France, concert retransmis sur « France Musiques la Nuit » le 22 février, au cours de l’émission « Sérénade ». On peut, une fois de plus, déplorer que la musique actuelle soit trop souvent  diffusée après minuit sur « France-Musiques ».

Ce concert comprenait les œuvres suivantes :

- Helix     9’50’’

- Concerto pour violon  et orchestre  29’31’’

- Wing on Wing  26’04’’ pour deux sopranos et orchestre

Une première constatation s’impose : cette musique n’est pas structurée par des motifs ou thèmes récurrents, mais se meut grâce à une perpétuelle métamorphose de la « matière sonore» : cette caractéristique n’est pas rare

dans la musique contemporaine, mais rarement elle atteint le degré observé chez  Esa Pekka Salonen. A mon sens, la conséquence très importante est une modification profonde de l’écoute : celle – ci devient très peu analytique pour privilégier l’imprégnation, la fusion dans l’univers sonore. Cette fusion se fait ou pas, selon la qualité des compositeurs et la réceptivité des auditeurs, mais ce compositeur a un tel don dans la création de « matières sonores » originales, que la réussite est constante (à mon avis..).

La pièce intitulée « Hélix », quoique fort bien orchestrée, ne répond pas vraiment à ces caractéristiques et m’a laissé plutôt indifférent.

Tout autre est le « Concerto pour violon » dans lequel se déploie une fine texture très séduisante: tour à tour c’est mystérieux, doux, chantant, rêveur, violent. Le traitement du violon est très virtuose. L’extrême fin est particulièrement  troublante et, dans ses commentaires, on sent que le compositeur lui-même est conscient  d’avoir franchi une sorte de seuil vers une musique qu’il désirerait prolonger…et que nous souhaiterions écouter plus longuement.

« Wing on Wing», traduit par « toutes voiles dehors », est, à mon avis, une œuvre majeure de la musique actuelle; il semble qu’elle atteigne déjà une certaine notoriété. Au concert, elle bénéficie de la spatialisation, mais l’audition radiophonique est déjà entièrement convaincante. Toutes les qualités énumérées pour le « Concerto pour Violon » se retrouvent ici, avec en plus,  un traitement original des voix et une exploitation de la puissance orchestrale inouïe (la fin est époustouflante de puissance). Le traitement de la percussion est remarquable. Par son caractère onirique, par la passion qu’elle nous transmet,  cette œuvre me fait penser à un romantisme renouvelé.

Ce concert peut être écouté pendant un mois en ré-écoute : http://sites.radiofrance.fr/francemusique/_c/php/emission/popupMP3.php?e=90000065&d=435000836

(Attention ! Le concert Salonen commence à 5' du podcast)

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