Déambulation musicale très plaisante à écouter (même si on doit s’y prendre plusieurs fois, pour tout entendre)
le travail sur la forme , le rythme et les différents tempi, - l’agogie, est d’une grande précision et d’une belle inventivité,
le résultat est superbe.
Le thème fondateur (juste 4 mesures) est énoncé au début comme une «
Promenade » tranquille ,
( et on pense dès la première écoute aux
Tableaux de Modeste M.) Ce thème s’entend comme une
pavane,
à la fois sage et sarcastique, qui soude le morceau entier, il revient 4 fois ( mes 1/ mes 31 / mes 78 et à la fin mes 104,)
quelquefois légèrement transformé, tel un sage, rappeler la véritable allure à prendre, et donne finalement "
un tempo de référence"
face à ces courses folles qu’entreprennent tour à tour, le piano et la clarinette.
Le monnayage des valeurs brèves est d’un bel effet mais exigeante dans la mise en place technique,
heureusement l’extrême précision de la notation devrait aider à l’interprétation
Quelques remarques :
- à partir de 4 lignes supplémentaires il est préférable de changer de clé pour faciliter la lecture,
- à la mesure 90 à la main gauche, on pourrait écrire : mi ( blanche en octaves) suivi de si noire octaves ,
plutôt que la formule noires liées, on visualise les 2 octaves et le mouvement descendant plus facilement
- Le piano est très contrapuntique , et on pourrait croire à un trio, en lisant les 3 portées (piano clarinette) simultanément.
- Certains passages sont très attachants par leur couleur harmonique ou leur dynamisme :
par exemple : les mesures 23 et suivantes sont d'allure néo –romantique ( tel le début d'une fantaisie- impromptue) ou
les mesures. 40 et suivantes, de couleur orientale.
-
Déambulation est une pièce foisonnante et précise à la fois qui réussit à bien capter l’attention de l’auditeur.
La partition très structurée, met au centre de sa préoccupation, tempi, rythmes et agogie,
c'est un
art de la "marche" qui nous est proposée dans cette suite de mouvements brefs qui se juxtaposent avec aisance.
Techniquement elle demandera une discipline d’acier aux interprètes.
Peut-être que ce genre de pièce très pensée et écrite au millimètre près , donc
anti-aléatoire au possible,
ne laissant que peut d’espace à l’interprète ni de marge d’erreur,
ne peuvent que décevoir le compositeur
au bout du compte, lorsqu'il les redécouvre dans les interprétations
in live .
D'ailleurs un compositeur ne reconnaît que rarement ses propres œuvres créées, elles lui sont par définition étrangères
dès la première interprétation...
Merci pour cette jolie musique , très animée, ( pleine d'esprit) si ouvragée et accomplie !
Emilie