Rebonjour nicolasmarty:

Question technique: sur Soundcloud, vos réponses n'apparaissent pas sur la trame même comme cela le devrait mais plus bas et de façon désordonnée. Oubliez ça j'avais mal compris: vos commentaires sont correctement placés en réponses (reply) aux miens. J'avais d'abord cru que votre avatar apparaîtrait sur la trame.

Réponses à votre réponse.

Non le titre n'a pas influencé ma critique.

Non je ne crois pas que d'entendre avec 5 enceintes qui m'entourent m'aurait fait changer d'avis.

Est-ce de composer "à plat dans le temps", que vous espérez devenir un trait chez vous? J'espère alors avoir mal compris...

rebonjour

mes réponses sont normalement intégrées à vos commentaires, et devraient apparaître quand vous passez la souris sur ceux-ci.

d'accord pour vos réponses ! tant mieux que le titre n'aie pas influencé votre conception, c'est qu'un message est passé.

c'est bien cette idée de "composer à plat dans le temps" que j'espère voir devenir un trait chez moi. c'en est déjà un, d'une certaine manière, mais qu'il faut que j'apprenne à maîtriser pour éviter que la musique composée ne soit plate dans le temps elle aussi. il ne s'agit de composer comme si le temps n'existait pas, comme si l'oeuvre était un tableau unique (ce serait tout à fait détestable de mon point de vue - du moins pour une oeuvre ne revendiquant pas clairement de minimalisme répétitif), mais plutôt de considérer le temps comme une forme d'espace jusqu'à un certain point. c'est donc un espace en constant renouvellement, mais duquel on peut faire des tranches qui représentent les états potentiels de la mémoire de travail de l'auditeur à plusieurs instants (en fait, composer en tableaux diégétiques). mais toutes ces notions ne sont pas encore assez bien développées chez moi pour que je m'y étale (d'où mon retour au conservatoire !).

D'accord oui ça va pour SoundCloud.

Votre dernier paragraphe fait un peu proustien claudiquant . Je ne comprends pas trop. Pourriez vous tailler un peu dans le texte?

Pardon pour cet amas d'idées.

Composer "à plat dans le temps" pourrait être interprété comme voulant dire composer sans tenir compte du déroulement du temps, à plat comme sur une partition, donc sans tenir compte de l'écoute temporelle.

Ce n'est pas ça que je veux dire par rapport au trait dont je parle chez moi. Pour moi, il s'agirait plutôt de composer par "tableaux diégétiques". De tels tableaux :

- seraient en fait des espaces temporels dans lesquels se dérouleraient des événéments et vivraient des existants.

- s'enchaîneraient les uns aux autres de diverses façons (que ce soit par simple succession, comme si on avait un passage en majeur, puis un passage en mineur, pour simplifier, ou bien par interpolation plus complexe)

- aideraient la mise en place d'une narrativité de la pièce (non pas d'une histoire, mais bien d'un enchaînement de diégèses : de mondes dans lesquels les éléments ne sont pas complètement abstraits, même lorsqu'il ne s'agit que de notes)

En fait, Mahler est un bon exemple d'une méthode compositionnelle qui s'approche de ce dont je parle.

Nicolas,

J’ai déjà donné mon avis sur l’évolution de l’électroacoustique, dont j’attendais beaucoup et qui me parait avoir évolué majoritairement dans un sens évènementiel intéressant, c'est-à-dire donnant des sensations et des émotions diverses, mais pratiquement pas dans le sens « musical » dans l’acception traditionnelle du terme. Je connais votre position, à savoir que le concept même de « musique » a changé, que nous ne sommes plus au 19° siècle etc, position que vous êtes parfaitement en droit de défendre, mais on peut aussi défendre une conception différente de la musique qui ne se reconnait pas dans l’évolution de l’électroacoustique à ce jour. A mon avis, l’organisation de sons électroacoustiques, ce que vous appelez « musique de son », telle qu’on en prend connaissance dans l’émission « Electromania » que j’écoute régulièrement sur France Musiques, n’ouvre pas encore, sauf exceptions rarissimes, un nouveau domaine musical. Cependant ce domaine est à sa portée. Mais je ne vais pas détailler ici davantage ce que j’attendrais de l’électroacoustique.

Je suis donc plutôt mal placé pour vous donner un avis, mais je pense que votre pièce n’est certainement pas inférieure à la majorité de celles que l’on entend sur « Electromania ». Elle a le grand avantage d’être intéressante (je rejoins François Desjardins dans ses commentaires) sans être vulgaire comme nombre de pièces entendues consistant en d’interminables borborygmes et bruits divers répétitifs. Les animateurs de cette émission montrent un grand enthousiasme et me paraissent très ouverts : je vous suggère donc de prendre contact avec France-Musiques comme je l’avais fait en 2002 pour ma musique, et je pense que vous avez de bonnes chances d’être diffusé.

Cher bricas,

Merci pour la référence d'Electromania, je vais tenter de prendre contact avec les producteurs. Effectivement, il semblerait que, comme pour beaucoup de choses (dont la musicothérapie, par exemple), le nom "musique" attribué à l'acousmatique en fait attendre des choses qui ne correspondent pas à son domaine (mais qu'on atteindra peut-être un jour).

Votre attitude vis-à-vis de l'électroacoustique ne réduit en rien la pertinence de votre avis, et je vous en remercie !

Je tiens quand même à vous donner des pistes d'écoute, en espérant que vous pourrez y trouver ce que vous cherchez dans l'électroacoustique : Stéphane Roy fait un travail remarquable, de même qu'Elizabeth Anderson (et ce récemment : ils ont tous deux obtenu leur doctorat au XXIe siècle). Par ailleurs, pour ce qui est de la musique mixte, Jacopo Baboni Schilingi (qui a un site web où vous pouvez écouter des extraits) fait des choses superbes.