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TOPIC: Plan-séquence n°1

Re: Plan-séquence n°1 10 years, 3 months ago #2051

Nouveau venu sur ce forum, je trouve très intéressant cette notion de "plan séquence". Habitué aux notions simples d'avant plan, d'arrière plan et de plans secondaires, il ne m'était jamais venu à l'esprit d'envisager la chose selon les plans cinématographiques, Conséquemment, cela permet concevoir les notions d'objet et d'espace-temps de manière imagée. Ainsi, le concept d'i-son de François Bayle devient beaucoup plus facile à appréhender.

En étudiant les différents concepts autour de la notion d'objet sonore, j'en suis venu au terme d'événement sonore. Le pourquoi en est très simple, la notion d'objet demeure vague tandis que la notion d'événement implique clairement une séquence dans l'espace-temps. Au plus simple on peut dire qu'un événement à une naissance, une évolution et une mort. De même, la notion d'événement permet de pénétrer l'espace-temps à tous les niveaux. C'est les principes sur le temps d'Horacio Vagionne qui m'ont mené sur cette voie. Pour exemple, l'événement sonore peut être envisagé autant au niveau de l'infiniment petit que de l'infiniment grand. Ainsi, l'événement sonore sur l'échelle temporelle se découpe grosso modo ainsi : big bang, physique quantique (phonon), physique acoustique (onde), son, enveloppe, morphologie, schème, motif, figure, thème, phrase, plan, forme, oeuvre, installation sonore, concert, oeuvre globale, courant, genre, époque, culture, ethnomusicologie, musique globale, universaux.

Pour en revenir à la pièce présentée et au sens critique. Étant canadien, donc de culture américaine. La première chose qui m'a frappé c'est la lenteur dans le déroulement de l'action comparativement au style américain. Dans ce sens c'est donc une réussite typiquement européenne. Néanmoins, selon mes goûts et habitudes à chaque écoute je demeure quand même impatient vis-à-vis du déroulement de l'action. Pour le reste, les notions de plan séquence sont très perceptibles et bien réussis. Particulièrement l'introduction et la pénétration du lieu en question présente très bien le paysage sonore.

D'autre part, il est intéressant de lire les commentaires de personnes plus ou moins habituées à la musique atonale. Ce n'est pas évident d'aborder dans le respect les concepts de l'atonalité versus ceux de la tonalité. Il faut vraiment se mettre dans deux états complètement différents.

Bon! J'ai assez papoté pour un premier message.

Au plaisir,
Last Edit: 10 years, 3 months ago by Robert Coulombe.

Re: Plan-séquence n°1 10 years, 3 months ago #2053

  • nicolasmarty
  • ( User )
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  • Posts: 356
Merci à tous pour vos écoutes.

Nicolas, certains n'aiment vraiment pas en effet les sons un peu aigus (ici c'est 4000 Hz, donc c'est encore loin des limites de l'audible dans l'aigu). Mon expérience sur ça : on a tendance à se crisper les muscles qui entourent les oreilles en entendant des sons qui nous paraissent agressifs ou gênants. En relâchant ces muscles, ça a généralement pour moi l'effet de me faire me rendre compte que je me provoquais la gêne tout seul, et qu'elle ne venait pas du son. Peut-être est-ce la même chose pour toi, à voir.

ermier, en effet, les sons d'oiseaux peuvent être un peu marqués, c'est le risque à chaque fois qu'on fait du field recording... c'est la faute à Nature et Découvertes, ça

Yves, à vrai dire il n'y a (mis à part les sons d'oiseaux et de grillons) que de la synthèse numérique additive, faite de bonnes vieilles sinusoïdes. Même le son bruité à la fin n'est composé que de sinusoïdes (qui bougent tellement vite dans l'espace spectral que ça produit en effet du bruit). La démarche n'était pas du tout au pastiche, mais ça peut effectivement être pris comme ça. La démarche minimaliste et expérimentale était plus évidente dans la version solo de Ototo (sans la nature )

Robert, bienvenue ici ! En effet, c'est lié au concept d'i-son (bien qu'une discussion avec Bayle m'a fait me rendre compte de la distance entre son concept et l'idée que j'en avais) mais pour ma part, je serai plutôt porté vers l'étude d'appréhensions du temps et de l'espace. Peut-être en effet la pièce parait-elle longue. C'est que mis à part le processus quasi-linéaire (qui doit être évident dès les deux premières minutes) il n'y a pas de développement). C'est étonnant que vous opposiez ça à la culture américaine, quand on voit les productions des expérimentaux des Etats-Unis (LaMonte Young le premier ^^).

Du reste, le côté "atonal" me parait encore moins pertinent ici qu'ailleurs. Ca n'est même plus forcément de la musique (même pour moi qui en est quand même une définition très ouverte), mais de la musique acousmatique (en tant qu'art sonore spatial plus proche du cinéma expérimental que de la musique - et ça se sent dans l'absence de développement des matériaux autre que l'espace spectral, je pense).

Merci

Re: Plan-séquence n°1 10 years, 3 months ago #2054

  • rinaldi
  • ( Admin )
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  • Posts: 397
Robert, soyez effectivement le bienvenu dans ce Forum. Nous avons un autre membre canadien, François Desjardins, devenu Compositeur Associé depuis l'an dernier et qui nous a souvent donné un éclairage intéressant et pertinent sur l'esthétique musicale telle qu'on peut la ressentir outre-Atlantique et, tout particulièrement, dans le Canada francophone, à la croisée des cultures. Nous apprécions autant sa musique que son humanisme.

Vos remarques sur la notion d'événement, en lieu et place de celle d'objet m'ont bien plu, car la première fait bien apparaître le rôle déterminant du temps dans la conception-perception de "l'objet" musical. Là où je serais plus dubitatif est le parallèle fait entre cosmologie et genèse musicale, sachant que le "Big Bang" n'a pas été un "événement" dans le sens physique du terme, mais plutôt une transition entre deux états de l'Univers, une sorte de redéploiement d'un existant encore inconnu de la science mais qui devait vraisemblablement exister quand-même.

C'est pourquoi la notion d'objet me semble encore adéquate pour caractériser un processus musical ou sonore car il sous-tend la "mise en scène" (en espace-temps) d'un objet, dans le sens perceptif du terme qui varie ainsi selon tout un chacun ; c'est aussi cela qui crée la richesse de l'objet musical lui-même, autant que ses constituants objectifs et techniques et les intentions que le compositeur y a mis.

amitiés,

Y.R.
Oeuvres en écoute directe sur www.rinaldi-musica.fr

Re: Plan-séquence n°1 10 years, 3 months ago #2058

Merci pour l'accueil!

@nicolasmarty : Partant de La Monte Young comme exemple et le courant minimaliste de la première heure la critique est formelle: monotone et ennuyeux. C'est pourquoi, il s'est créé un courant post-minimaliste à la fin des années 70 dont les objectifs étaient d'enrichir la forme de base. Personnellement, dans "Plan séquence No 1", il y a environ 30 secondes qui m'ont titillées l'attente par l'absence de développement au niveau des matériaux. C'est vraiment très peu comparativement à plusieurs. C'est un aspect culturel auquel même Lady Gaga vient de se faire prendre: "album is too long"...

À propos du terme atonal, en effet celui-ci n'a que peu d'intérêt réel pour l'art acousmatique. Et question de parallèle avec le cinéma, l'expression "Cinéma pour l'oreille" à tendance à se propager dans le milieu. Perso, je fais dans la musique algorithmique expérimentale. Ça se rapproche de l'acousmatique tout en s'éloignant de la musique concrète. Bref, ce rapprochement avec le cinéma m'inspire et je vais relire sur le sujet.

@rinaldi: C'est effectivement un point fort d'avoir un québécois au sein d'une association française. L'inverse est également vrai. Ça évite de se faire prendre par les dessous méconnus de cultures différentes, surtout lorsque l'on désire sortir des sentiers battus.

Pour la question de Big Bang. J'aurais dû mettre "mur de Planck" entre parenthèses. Par contre l'expression "transition entre deux états" invite à considérer tout de même la chose comme un événement, mais effectivement dans un aspect espace-temps différent.

La notion d'objet sonore demeure fondamentale, Schaeffer à fait un boulot colossal à l'époque. Le modèle d'événement sonore n'est qu'une clé supplémentaire qui permet d'approcher l'objet. En science, le terme "objet d'étude" est incontournable, mais comme il est souvent difficile de bien définir l'objet, en tentant une approche différente on cherche simplement un nouveau point de vue pour mieux cerner l'ensemble.

A+

Re: Plan-séquence n°1 10 years, 2 months ago #2074

  • JLF
  • ( Admin )
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  • Posts: 290
Oui, c'est curieux, pas désagréable (j'ai écouté jusqu'au bout).
Ceci étant je m'interroge sur l’intérêt d'une telle sophistication dans la fabrication : une pluie qui tombe enregistrée sur une piste de magnétophone et des chants d'oiseaux sur une deuxième, j'ai l'impression qu'on aurait pu en faire un mix qui donnerait en gros le même résultat en tripotant un peu les bandes en 1950, non ? Ce n'est pas une critique, juste une impression...
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