Nicodem wrote:

Pas de pb. Pour moi, le lien ci-dessus (forum musical/ancienne bibliotheque ) est bon. Si tu ne peux plus te loguer, c'est peut-être un pb de mot de passe. Je peux t'en donner un nouveau - à toi de le changer ensuite.
A noter que l'on peut aussi accéder à cette Bibliothèque par mon blog : foucart.net par le lien situé à droite vers le haut de la page. Je rappelle que l'accès est gratuit.

Nicodem wrote:

=> Des mesures 41 à 48, rien à dire car ce sont les accords (tierces) de la main gauche qui font la mélodie, en fait. La main droite fait l'accompagnement. C'est d'ailleurs un passage bien venu car il rompt le discours musical et l'égaye.

J'ai écouté avec plaisir cette valse dorienne surtout après la "remasterisation" de Jean Louis.Quelques observations à la lecture de la partition:
- la pédale de ré,pour affirmer que l'on est effectivement en ré dorien, contraste avec les harmonies en accord parfait de la main gauche. Pour enrichir l'harmonie à la Satie, j'aurai tendance à rajouter une 9ème (fa la do mi sur la mes 2) mettre cette harmonie sur le 2ème temps après silence, De manière générale ce mode dorien ( qui est le mineur jazz depuis So What de Miles Davies suppose des harmonies enrichies par ex sur les effets percussifs des mes 9 à 12 . Sur ce plan la succession constante de l'emploi uniquement du premier degré du mode dorien puis I et II jusqu'à la mes 31 pourraient être diversifiées.
- La marche d'harmonie mes 33 en quinte parait être presque reprise telle quelle d'un traité d'harmonie (qui aurait pu être celui de Jean Louis)
- le passage mes 40 à 48 est bien vu avec ces mouvements opposés ( sauf mes 47 avec cette tièrce do dièze mi trop bas par rapport au la suraigü.)
- l'emploi mes 53 du deuxième renversement 6/4 de rem avec ensuite la même position sur l'accord de mi m aboutit à retenir toujours ces deux mêmes degrés avec de plus un la puis si en blanche pointée.
- mes 70 et 74 main gauche écriture, me semble-t-il , pas pianistique
- modulation en mes 77 en do dorien avec modification bien trouvée du thème mais avec deux quintes parallèles (do sol ré la mes 81 82 puis 85 86 87 ) qui auraient pu être être évitées par la reprise de ton idée de la pédale du début (ici do) . Quintes parallèles me 89 90.
-Pour moi le passage le plus réussi de cette valse , même s'il s'agit encore d'une marche harmonique classique : mes 97 à 104 . Il s'agit d'une belle écriture quatre voix
-La reprise du thème pour la fin avec modulation et accords enrichies est bien trouvée, tu aurais pu reprendre cette idée dès le départ.
- un ovni à la fin avec cet accord de quarte mes 109 ( la ré sol) qui par ce seul accord nous plonge dans le So What précité ( ou dans Scriabine).

En conclusion,j'ai surtout apprécié ces derniers passages mais tous mes encouragements pour cette jolie composition

Eric

Merci beaucoup Eric pour ton écoute et ton analyse détaillée que j'ai suivie pas à pas avec la partition.

Je vois bien les fautes de quintes consécutives (qui sont pour le coup vraiment des fautes, contrairement au mouvement direct qui n'est pas toujours fautif), et depuis j'ai repris mes livres d'exercice d'harmonie. J'ai d'ailleurs essayé de faire plus attention dans le chœur à 4 voix de la minute de musique de film que j'ai composé après. Je mettrai la partition de cet extrait.

C'était un effet voulu la succession I II sans enrichissement d'accord, pour donner un effet obstiné, mais je comprends qu'il produise plutôt une lassitude ou un manque d'intérêt.

Et toi, as-tu toujours le temps de composer ?

Amicalement

Nicolas

J'ai bien aimé le passage en trilles : très frais et très inédit. La mélodie est jolie. En ce qui concerne l'harmonie modale, elle pratique la résonance intégrale du mode (que Debussy ou Messiaen ont magnifiquement repris à leur compte d'ailleurs). L'indépendance des voix n'y est pas aussi stricte que dans la musique tonale. Et puis ces quintes parallèles ont un "goût fané" que j'aime personnellement. Vous n'êtes pas revenu en ré à la fin. Est-ce pour donner une sensation de suspension ou d'incertitude pour finir?

Tout de même, ce n'est pas si simple ces histoires de quintes ou octaves parallèles. Pourquoi celles de Schubert mesures 52 et 53 par exemple de l'impromptu op.90 no.4 ne sont-elles pas fautives ?



M'est avis qu'on ne peut pas appliquer strictement les règles de l'écriture vocale à l'écriture pianistique. Votre avis ?

Tu as raison Nicolas la règle des quintes et octaves est essentiellement vocale. Personnellement je trouve les quintes à vide du meilleur effet pianistique surtout dans son aspect percussif. J 'ai vu ton Schubert.qui confirme cette remarque . En effet, les quintes à partir des mesures 50 ont un rôle rythmique avec cet accent sur le deuxième temps, de plus il y a un contrechant au ténor. Et enfin tout cela dans un progression - tension avec le climax[ FF mes 64.De toute façon cette pièce est magnifique j'aime beaucoup la partie centrale en do dièze min.

Eric