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TOPIC: Caminando

Caminando 9 years ago #2478

  • JLF
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Voici une pièce de 7 9 minutes que j'ai eu beaucoup de plaisir à composer. Les liens pour l'audio et la partition définitive :

AUDIO
PARTITIONS

Août 2015 : En prévision d'un prochain concert (en janvier prochain? ) j'ai fabriqué une version où la flûte est remplacée par un violon. Est-ce mieux?
Cette nouvelle version audio est ICI
Une petite présentation une peu originale de la version avec flûte ICI.

et une vidéo intitulée Grandes Marées pour cette version définitive :
Last Edit: 8 years, 8 months ago by JLF.

Re: Caminando 9 years ago #2479

Bonjjour JLF

La pièce s'étoffe petit à petit pour, finalement, se couler dans un moule plutôt jazzique. Le déroulement rythmique, le motif répétitif, le mariage des timbres, créent une atmosphère unitaire dans laquelle on se plonge volontiers. Personnellement, je trouve la brève section finale, guillerette, s'enchainant directement, un peu incongrue, même si j'en comprends l'intention..
.
Dans l'ensemble la réalisation technique (et en particulier le réalisme des timbres) est vraiment bonne. A revoir, peut-être, l'entrée du violoncelle tout au début (effet de sirène...) et le niveau sonore du motifs répétitif au piano qui ne peut être soutenu aussi pianissimo, à la limite de l'audible, en comparaison avec les autres instruments.

amicalement
FD

Re: Caminando 9 years ago #2488

  • JLF
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Merci pour cette écoute sérieuse !
François Duhamel wrote:
A revoir, peut-être, l'entrée du violoncelle tout au début (effet de sirène...) et le niveau sonore du motifs répétitif au piano qui ne peut être soutenu aussi pianissimo, à la limite de l'audible, en comparaison avec les autres instruments.
FD


Effet de sirène, non pas vraiment, juste ce que j'appelle un son "crasseux" dans la partition pour "provoquer" l'auditeur. C'est un parti pris de cette compo, d'explorer les rendus possibles des cordes suivant la façon de les jouer (pas très original, bien des compositeurs contemporains s'y essayent... )
Concernant le piano il est joué en mode sourdine, avec un son qui est donc étouffé, comme indiqué là encore dans la partition.

A NOTER enfin que la fin "guillerette" a été supprimée dans la dernière version qui est en écoute.
Last Edit: 8 years, 8 months ago by JLF.

Re: Caminando 9 years ago #2491

  • Sorges
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Bravo JLF !...J'aime beaucoup cette pièce par l'ambiance très glauque et parfois même inquiétante qui s'en dégage , mais qui nous laisse tout de même respirer un peu sur la fin...Je pense aussi que ce piano qui égrène obstinément ses quatre notes quasiment incognito jusqu'à la quatrième minute, mériterais, à mon humble avis, un tout petit peu plus de présence...... mais à peine...(il est vrai que je commence à devenir un peu dur d'oreille ! )
Last Edit: 9 years ago by Sorges.

Re: Caminando 9 years ago #2494

  • Nicodem
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Bonjour Jean-Louis

Je suis d'accord sur l'analyse de François au 1er paragraphe.

Nous avons une belle ambiance assez austère au démarrage: ostinato (mélodique à la noire au piano, à peine audible je trouve) + variations instrumentales et mélodiques. Puis l'intensité augmente d'un coup et adopte un esprit plus jazzy que j'aime vraiment beaucoup, particulièrement sur le plan harmonique. L'unité avec la partie précédente se fait par la reprise de l'ostinato à la basse.

Mais à 6mn on change complètement d'ambiance, elle devient légère et pour moi nuit à l'unité de la pièce par sa durée très courte. J'aime beaucoup moins cette partie.

Amicalement

Nicolas

Re: Caminando 8 years, 12 months ago #2496

  • Emilie
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Caminando : ballade initiatique ou divertissement de printemps

C’est une plume sensible, à la fois sarcastique et poétique qui conduit cette « promenade musicale »
A la lecture de son titre évocateur, on s’attend plutôt à une aubade printanière , agrémentée de contrepoint fleuri !
Or, pas du tout ! dès les premières notes, le violoncelle inquiète et entraîne l’auditeur en plein mystère : le parcours initiatique a déjà commencé et nous plonge au cœur de la nuit, pourvu que la lune ne soit pas trop loin !

Structure
Présentée en 2 mouvements : Allegro- Presto, Caminando s’entend pourtant en trois parties
La partie 1 s’organisant en 2 ( A et B ) et contrastant avec la partie 2, aussi solaire que la première est lunaire.

L’unité de ce quatuor original, est obtenue par le long fil rouge de ces ostinati tenus tour à tour par le piano puis par la basse ,
l' équilibre entre les parties instrumentales est bien rendu , en effet chaque instrument intervient comme un soliste dès le début , et place son discours « au dessus du piano » qui, lui, dessine le fond du paysage tel « un lointain ».

Le compositeur use plus de lignes mélodiques, de parallélismes, (écriture horitzontale) en solo , duo, trio...mais le quatuor ne se formera qu à la toute fin de la première partie, comme une ouverture(heureuse) vers la toute dernière partie ( mes.186 à la fin)

La variété d’expression est aussi bien exploitée dans cette pièce :
dans les sonorités, et les recherches d’attaques diverses à la corde et à la touche du piano , du souffle de la flûte. la musique s'élance tour à tour : douce, aigre, piquée, piquante , tremblante,en tremolos, suaves, dans des aigus puis des graves,et navigue entre les quatre instruments, Les notes effleurées (harmoniques ) ou jouées "pizzicato" ou " legato" . ( Remarquer aussi le superbe solo de la basse, imitant presque un 32 pieds d'un grand orgue ! mes. 21 à 36 - à o’ 40 (audio ) Noter aussi la surprise mesure 122 quand le piano littéralement passe en "avant- scène" , on ne peut qu'apprécier ce moment !

Les Procédés d’écriture , qui accentuent le caractère contrasté de cette pièce musicale :
- La verticalité , - les accords du piano,- le quatuor réuni au complet,- en effet les 4 instruments ne sont plus seulement juxtaposés mais harmonisés et s'expriment ensemble,- le tempo plus allant, ainsi tout au concours à l’ensoleillement de ce mouvement

La marche mécanique et forcée ( parodiant un peu une marche au supplice , fait place à une danse mesurée et joyeuse :
tout s'éclaire , c'est le printemps, les motifs deviennent ascendants, les intervalles de tierces adoucissent les harmoniques, ( on avait remarqué dans la première partie des suites de quintes à la Debussy et autres quartes) A présent le ton de la fête (galante) s'affirme. .

On pourrait conclure à une pièce aux variations de style trop grandes, aux couleurs changeantes : contemporaines, jazzy, et puis quasi néo classiques ,(ce genre de musique de "plein air" ou pour une fête galante d'un Boismortier ) pourtant on reconnait bien la plume du compositeur, et ses accents fourcartiens, distillés ça et là, ainsi les arpèges du piano des ménades, les motifs et mélancolie du quatuor, l' énergie du trio du même compositeur.

Autrefois,le poète dans ses correspondances, désirait que
« Les parfums, les couleurs et les sons se répondent dans une ténébreuse et profonde unité. «

On oserait dire ici , "plus malicieuse" que "ténébreuse" car il est indéniable que l’auteur joue , au coeur de cette pièce à vocation synesthésique, et il joue pour les mélomanes tellement bien de sa plume !

Emilie
Last Edit: 8 years, 12 months ago by Emilie.
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