J'ai particulièrement apprécié le brio de ce scherzo, enlevé et très concentré. L'écriture exploite une grande variété d'expressions et articulations propres aux cordes révélant une maîtrise de ce domaine, pourtant complexe pour quiconque n'a pas lui-même pratiqué ces instruments. Le motif qui sert de matériau de base est très simple et donne lieu à des variations construisant la quasi-totalité du mouvement. On remarque un fort contraste dynamique entre des plages au rythme serré et celles, servant de conclusions à chaque variation, dans lesquelles les instruments se rejoignent dans des lignes d'accords apaisants. Aucun instrument ne semble jouer les seconds rôles et, inversement, aucun soliste ne domine l'ensemble. L'équilibre obtenu est suffisamment rare pour être noté : le quatuor est ici exploité en tant que tel, les instruments dialoguant sur un pied d'égalité, de quoi contenter de futurs interprètes.