Isabelle Parès, flûtiste

Isabelle Parès

flûtiste

(concert MusiComposer du 7 juin 2012)

http://isamusic.tumblr.com/

Pour écouter Isabelle Parès interpréter Yves Rinaldi "Paysage avec nuage et dunes" et Claude Debussy "Syrinx"

 

 

PARCOURS

Née en 1982, Isabelle Pares étudie au Conservatoire National de Région de Perpignan où elle obtient en 1998 une médaille d’Or en flûte traversière ainsi qu’une médaille d’Or en musique de chambre, avant de remporter en 1999, une médaille d’Or en flûte traversière au C.N.R. de Montpellier.

Isabelle poursuit ses études dans la classe de Fréderic Chatoux, flûte solo de l’Opéra de Paris et auprès de Michel Raynié, flûte solo de l’Orchestre National de Montpellier.

Prix d’Excellence en Ile de France, Premier prix du concours Bellan, Prix d’honneur et Prix spécial d’interprétation du concours de l’U.F.A.M., elle se perfectionne lors de master-class aux côtés de Vincent LucasPhilippe Bernold et Sophie Cherrier.

Elle se produit tant en France qu’à l’étranger, dans des lieux aussi prestigieux que l’Olympia, le Cirque d’Hiver Bouglione, le Musée d’Orsay de Paris, le Palais des Papes d’Avignon, l’Opéra Berlioz de Montpellier, au sein de diverses formations telles que l’Orchestre National de Montpellier, la Camerata de France aux côtés de Michel Portal, l’Orchestre de l’Académie de Paris, l’Opéra Junior de Montpellier…

On a pu notamment l’entendre interpréter en soliste le Concerto en ré majeur et le Concerto pour flûte et harpe de W.A. Mozart, la Fantaisie sur Rigoletto de G. Verdi et laFantaisie sur des airs de Carmen de F. Borne.

Titulaire d’une maîtrise d’Ethnomusicologie à l’université Sorbonne – Paris IV, elle étudie les rapports entre culture et religions chez les Gitans du Sud de la France, et les suit durant deux années afin de mieux comprendre leurs répertoires.

Après l’obtention d’un MBA de production audiovisuelle à l’École Supérieure de Gestion de Paris, Isabelle participe à des enregistrements de musique de courts et longs-métrages.

Désireuse d’élargir son univers musical, elle s’initie au jazz en intégrant l’atelier de François ThébergePierre de Bethmann et Peter Giron, et participe à une master-class de Stéphane Belmondo et Sylvain Luc.

En 2010, elle collabore à l’enregistrement du 3e album Maritima de la chanteuse brésilienne Aline de Lima.

Cette année, on a pu apercevoir Isabelle aux côtés de Marcio Faraco & Philippe Baden Powell, puis Aline de Lima avec laquelle elle se produit régulièrement.

Également Journaliste musicale, elle rédige des critiques de concerts de musiques actuelles et réalise des interviews d’artistes parmi lesquels Aaron, IziaMoriarty,TétéYodeliceRaphael Gualazzi, Socalled pour le webzine les Zindéructibles et le blog officiel du festival Solidays.

 

Interview d'Isabelle Parès, parue dans L'Express du 28 novembre 2011 :

 

"Isabelle Pares : de la flûte sans pipeau"

 

Samedi soir au Live-Room. Alors qu’Aline de Lima est en train d’arriver pour présenter son album, Isabelle Pares, qui collabore avec de multiples artistes, s’assoit dans le fauteuil de beau-papy. Où l’on parla de flûte traversière, de féminité et de rêves à conquérir…

une tweet ou deux pour nous dire qui tu es ?

Musicienne de formation initiale, j’ai rapidement ressenti l’envie de m’ouvrir à d’autres pratiques artistiques. J’ai un besoin permanent de découvrir et d’apprendre, de me lancer des défis, de me tester dans des disciplines nouvelles… Depuis quelques années, je me partage donc entre mes différentes activités de flûtiste (traversière), chargée de production audiovisuelle, journaliste musicale et graphiste. Mais à l’heure actuelle, j’aimerais occuper un poste de chef de projets ou de community manager dans le secteur artistique, qui me permette de réunir toutes ces compétences.

Si tu étais une rue du monde, quelle serait-elle ?

J’ai très peu voyagé jusqu’à présent par manque de temps, de budget et parce que j’avais d’autres priorités. J’ai cependant eu l’occasion de découvrir Berlin l’été dernier, ville dont je suis littéralement tombée amoureuse. J’opterais donc pour la Oderbergestrasse, située àPrenzlauerberg, quartier « bobo » de Berlin où j’ai séjourné. On y trouve notamment le « Kauf dich glücklich », café et glacier à la déco vintage, qui regorge de bibelots en tout genre. Et on est à deux pas du Mauerpark, où se déroule tous les dimanches, une immense brocante et un karaoké géant en plein air. Incontournable !

Tes inspirations urbaines, quelles sont-elles ?

Je suis entourée de beaucoup d’amis originaires d’Espagne, du Brésil et du Mexique notamment. Les écouter parler de leurs cultures, de leur perception de la vie, de la France me permet de me remettre en question, de raisonner différemment. Grâce à eux, j’ai aussi l’occasion de découvrir des répertoires musicaux et une approche artistique différente de l’enseignement que j’ai pu recevoir, tout au long de mon parcours.

Les artistes que j’interviewe sont également une source d’inspiration et de réflexion. J’aime qu’ils me parlent de leur univers, de leurs problématiques, de leurs recherches, de leur évolution. J’apprends beaucoup à travers toutes ces rencontres. Cela me nourrit et fait évoluer le rapport que j’ai avec les gens et avec mon instrument.

Et tes inspirations extra-urbaines ?

L’art en général. Un tableau, une photo. Le cinéma de plus en plus. Une fois, alors que je travaillais une œuvre pour flûte et que je butais sur un passage, je me suis surprise à réfléchir à un scénario, plutôt qu’à un exercice purement technique pour dépasser cette difficulté. Je me suis réellement demandée « Voyons. A quel univers cinématographique cette œuvre me fait penser ? A quel moment de l’intrigue en serait-on ? Comment pourrais-je visuellement traduire cet extrait musical ? » … C’est là que j’ai vraiment pris conscience que les différents domaines dans lesquels j’évolue, s’entremêlent inconsciemment et forment un tout.

D’une certaine manière, internet est également une source d’inspiration. Je passe énormément de temps à surfer, à chercher, à fouiller… Je pense que ce que je peux y voir, y écouter à forcément – de façon consciente ou inconsciente – des répercutions sur l’évolution de mon travail.

Et puis, il y a aussi certaines blessures ancrées en moi qui – en les apprivoisant – sont devenues un véritable moteur, une force, une raison d’être. Je crois que cela se ressent dans le caractère, l’interprétation, l’émotion, le son. On est musicien parce qu’on a des choses à dire, à partager, parce qu’on joue pour l’autre. La musique est en ce sens, un véritable exutoire.

C’est quoi être une femme jeune de nos jours ?

Dynamique, battante, indépendante et polyvalente sont les premiers qualificatifs qui me viennent à l’esprit. Ne pas hésiter à foncer pour espérer voir ses rêves se concrétiser, sans jamais pour autant oublier sa féminité et sa sensibilité. Tout est question d’équilibre… Mais dans cette réponse, je décris avant tout ma propre expérience de femme jeune et moderne… Je n’oserais pas parler au nom de toutes les femmes !

Tu as la flûte de Pan, là, tout de suite : tu changes quoi dans le monde ?

Je crois que la Flûte de Pan a une tout autre symbolique ! La belle Syrinx qui aurait refusé les avances de Pan. Une histoire de « cœur » parmi tant d’autres, en somme… c’est du moins la version que je connais de ce mythe.

Mais si j’étais munie d’une ” baguette magique “, je reverrais sans hésitation la répartition des salaires et des subventions. Je trouve scandaleux de parler de crise économique, de voir que les rues sont envahies de sans-abris, d’apprendre que le Fonds Mondial de lutte contre le sida supprime son tour d’appel à projets faute de financements, de subir les restrictions de budgets (pour la culture en ce qui me concerne), de laisser des populations dans une misère sans nom … pendant que certains chefs haut placés continuent de se remplir les poche… C’est écœurant et révoltant…

Chacun devrait pouvoir avoir les moyens de se réaliser et de s’épanouir. Utopie.

3 liens pour boulevarder sur le web avec toi ?

Un webzine de musiques actuelles, pour lequel je réalise des interviews d’artistes et rédige des critiques de concerts.

Tous les supports permettant d’écouter de la musique, de découvrir des artistes… Deezer, youtube, myspace & co. sur lesquels je passe des heures.

Et si vous voulez découvrir mon parcours et suivre mon actualité musicale, mon tumblr

On te croise dans quels lieux généralement ?

Les salles de concerts parisiennes telles que la Cigale, la Maroquinerie, la Bellevilloise, le Trianon principalement. Le Baiser Salé, le Sunset, le Duc des Lombards pour le jazz. Le Théâtre des Champs – Elysées, la Salle Pleyel pour les concerts symphoniques. Les salles de cinémas du côté de Montparnasse, de Châtelet et des quais de Loire/ Seine. Les salles de gym suédoise et de qi gong, où je me défoule et me détends.

Une dernière chose à ajouter avant le feu vert ?

Ne jamais cesser de croire en sa bonne étoile. Quelque soit le chemin parcouru, les obstacles, le chemin à parcourir… Par expérience – même s’il peut mettre du temps à changer de couleur et qu’il peut bien vite repasser à l’orange – un feu rouge fini toujours par passer au vert, non ?

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