Labyrinthes ,(1 ) Nocturnes,
C’est une musique narrative et captivante qui plonge l’auditeur dans un monde étrange, et le cerne de toutes parts. Dès les premières notes on on y est : telle Alice traversant son miroir …
En effet, les instruments entrent en scène progressivement, ils s’approchent de l'auditoire furtivement , seuls ou par registre, et alternent leur discours par petites touches interrogatives appuyées ou plus délicates. Ce procédé permet de conjuguer légèreté et intensité expressives. On ne peut parler d'un environnement sonore car la partition est trop précise à l'écoute, ni non plus d'une structure classique telle une sonate , quoique l'idée d'une structure concentrique pourrait être évoquée, l'auditeur au centre , et les instruments évoluant autour de lui. La musique ne se déplace t'-elle pas d'un registre à l'autre ,dessinant là bien un labyrinthe musical...
Grâce à cette structure en répons et en alternances, l’orchestration variée et aérée ne sacrifie pas à une certaine intensité dramatique . Ce qui nous ferait croire à une manière de prélude d’opéra, ( une grande histoire se trame …) mais dans un style plus libre, ou d’un poème si non symphonique du moins orchestral. Pourtant si les cordes ont parfois des accents plaintifs ou même tragiques, le contrepoint impeccable des percussions, et des cuivres équilibre grâce aux notes plus optimistes, cette tentation à la mélancolie, cette impression d’enfermement inéluctable. Les procédés musicaux restent classiques, et soigneusement utilisés, même si cela sonne contemporain, et l'écoute en est facilitée.
Ce labyrinthe musical ne serait il pas plus intérieur qu’un simple lieu géographique? Musique introspective, narrative, en somme une invitation à méditer, …à penser ?
Emilie