AH ! merci Yves d'avoir répondu , je ne savais pas que tu faisais le ménage de printemps ok c'était déjà pardonné. Merci d'avoir mis en ligne le bon mp3.

à Bricas :
merci de votre appréciation, et
oui, j'ai ré écouté la Suite, et je suis d'accord pour dire que la technique de l'imitation ( libre) se retrouve ici aussi, ce style contrapuntique, ou contrepointique, en tous cas linéaire donne beaucoup de densité et de fluidité à la pièce musicale.

Je préfère les imitations libres voire irrégulières qu'exactes et stictes, car en général les premières donnent plus de naturel au morceau , hormis un Jean Sébastien Bach bien sur ou encore plus tot les maitres de la Renaissance, cela reste difficile d'imiter un thème musical tout au long d'une pièce sans raideur ni automatisme.

En tous cas l'unité de la pièce et sa cohérence structurelle ici sont bien réussies.

Emilie

La « Suite symphonique II » est constituée de la partie objet du présent titre et des deux parties parues sur l’ancien site « musicomposer », pour une durée d’environ 20 minutes au total. J’avais l’intention de mettre en ligne, à court terme, l’intégralité de la pièce après révision de la première partie et liaison des parties entre elles. Malheureusement mes appareils sont hors de fonctionnement (« grillés ») par suite d’une surtension collective intervenue le 28 mars au cours de travaux sur la ligne, effectués par ERDF. La réparation ou éventuellement le remplacement de mes appareils va prendre un certain temps…indéterminé à l’heure actuelle !

Bonjour François (quel beau prénom tout de même!)

Beaucoup a été dit et passablement bien dit ici selon le point de vue qui n'est bien sûr que le mien. Je suis moins d'accord sur la question de l'usage du contrepoint: je n'en vois pas vraiment. Le contrepoint c'est beaucoup plus que l'usage simultané de lignes mélodiques différentes, comme c'est le cas ici.

Il y a ici ce que j'observe souvent: une idée d'abord découverte et ensuite répétée. répétée: dès les premières mesures en effet, tout a été a peu près démontré sur l'épaisseur orchestrale, les motifs mélodiques, les motifs rythmiques, et bien entendu le tempo qui lui ne variera à peu près pas dans le cours de cette pièce. Il est si régulier ce tempo que j'ai l'impression d'entendre un métronome derrière le pièce. Heureusement cela varie vers 5:24.

Il s'agit donc d'une palette orchestrale fort belle exposée dès le début: l'instrumentation est fort bien choisie mais presque invariable tout du long. On a donc de belles couleurs mais ce sont toujours les mêmes belles couleurs qui reviennent. Trop souvent manger du homard risque de nous faire perdre le goût du homard... Un changement d'éclairage, notamment par la voie du tempo et ou, plus de variation dans l'usage des instruments aurait été bienvenu. L'usage des nuances n'est pas très développé non plus. À vue de nez sans partition c'est passablement figé au niveau tonalité. Vous pourriez par exemple vous créer des gammes personnelles que vous respecteriez, ce qui donnerait une structure encore plus personnelle ou à défaut, jouer un peu avec les gammes existantes.

Il y a ce que je crois être des séquences en triolets rapides qui sont récurrentes du moins quant au rythme dans le courant de ce morceau: si on les isolait de la partition, on aurait je crois une mélodie toute standard, du genre cavalcade dans un film d'aventures, très standard très «classique». Ces motifs me paraissent «superfétatoires».

Il y a aussi la toute fin très classique: après un langage plutôt original, cette presque cadence parfaite qui ne ressemble pas du tout à ce qui précède (vos 2 dernières secondes). On croirait entendre: « je m'excuse pour toutes ces audaces et pour vous consoler, je vais vous terminer ça à la manière de nos ancêtres, surtout pour les esprits les plus conservateurs afin qu'il qu'ils quittent la pièce sans trop de traumatisme.» (Bien sûr j'en ai mis un peu épais ici.)

Il reste de tout cela que voilà ici un compositeur à l'esprit très jeune, très nouveau, très bien dans son siècle, capable d'une très grande souplesse. J'adore retrouver chez des personnes qui ne sont pas de «fraîches hirondelles du printemps» [nous ne sommes pas très éloignées en âge], une toute belle fraîcheur. Ces gens-là ne se sont pas figés dans un espace temps dans le courant de leur vie...démontrent qu'il sont encore là, non seulement de corps mais aussi d'un esprit parfois plus jeune que d'autres qui eux sont plus jeunes de corps.

Or donc aussi on sent ici la présence qui en plus d'offrir un moment présent intéressant est également un homme d'avenir.

On ne peut donc qu'espérer que Bricas en finisse avec ses problèmes électriques et continue de nous partager ses musiques.

Note: vous avez le porte-drapeau du ne-faites-pas-trop-de-compliments-exagérés dans feu l'autre site. Je vais vous résumer ma position en six mots: je dis ce que je pense.

a+

Bonsoir François,

Merci pour vos commentaires qui retiennent toute mon attention. Non seulement je ne renie pas ma position en ce qui concerne les commentaires trop complaisants, mais, me semble-t-il, il m’arrive de donner moi-même des verges pour me fouetter.

Ainsi, j’ai tenu à préciser la permanence du tempo dans cette partie de ma pièce, contrairement à l’impression ressentie par moment lorsque la polyphonie est moins dense et rythmiquement plus étirée. Vous aurez peut-être vous-même constaté que lorsque l’attention de l’auditeur à l’esprit analytique est dirigée sur une caractéristique particulière du discours, tempo régulier, résurgence de motifs, tournures ou même notes qui se répètent, il risque de ne plus entendre que cela… et perd le fil de l’idée exprimée. Cela dit, je ne nie pas qu’il puisse y avoir des maladresses de mon côté ! Le fait en lui-même qu’un tempo soit immuable pendant 5 minutes ou plus (en ne comptant pas les ralentissements occasionnels) n’est certainement pas une rareté en musique, même chez les meilleurs !

En ce qui concerne la couleur orchestrale, je suis de votre avis que j’aurais pu la varier davantage et si un jour il y a une velléité d’exécution (ce qui est improbable…), je la corrigerai. Cela me fait penser à un concert auquel j’assistais au Corum de Montpellier, au cours duquel, je ne sais pourquoi, mon attention s’est focalisée sur le corniste du cor anglais. La pièce interprétée durait une vingtaine de minutes et le pauvre homme a du attendre la presque fin pour voir ses quelques secondes de gloire arriver. Ainsi, dans ma pièce, j’ai entièrement zappé le cor anglais, que j’aime bien pourtant, et pratiquement oublié les bassons qui auraient mérité leur place en bien des endroits. La trompette a deux très brèves interventions qui étaient vraiment « utiles » dans l’aigu, mais c’est trop frustrant pour l’interprète…Les timbales sont complètement absentes, mais là, celles dont je dispose ne me donnent pas satisfaction. Idem pour les pizz de cordes. En conclusion, je tacherai d’être plus attentif à l’avenir.

En ce qui concerne l’extrême fin de la pièce, trop classique à votre goût, vous avez raison : mon intention première était de prolonger de deux- trois minutes cette section finale, mais des problèmes qui n’ont rien à voir avec la musique ont coupé mon élan et j’ai écrit cette « fin ». Je pense qu’il y a possibilité de compléter ultérieurement cette section finale.

Bien sûr oui et quel piège! J'ajouterais: même piège pour le compositeur devant sa propre musique.

Vous avez raison, beaucoup de parmi les grands ont de longs passages sur des tempos fixes.

Une remarque générale.
Je tiens à préciser que lorsque je suggère des procédés d'écriture, ce n'est pas pour dire que la compo que je commente ne serait bonne qu'à ces conditions... Ce serait plutôt un partage d'idées que je soumets à l'auteur.

Au total, en fin d'analyse je me pose toujours cette question: Est-ce que je placerais cette oeuvre dans le programme d'un concert? Ici ma réponse est oui.

Cher ami, Bravo!
Voilà une belle musique, enlevée, joyeuse, pleine de fantaisie et de citations musicales malicieuses, bien orchestrée, bref du beau travail.
Et en plus un bon rendu sonore, ce qui ne gâte rien.
C'est vrai qu'à certains endroits (que je n'ai pas notés), je me suis dit "tiens, ça passerait peut-être difficilement à l'exécution par un véritable orchestre".

C'est une musique tonale, (peu ou pas de modulation perceptibles en tout cas) mais qui doit sa modernité au sens que l'on ne s’ennuie jamais, et même, un comble, on est tout content de reconnaitre le ré de la tonique finale!

Je n'avais pas du tout ce souvenir d'une pièce espiègle dans la version précédente. N'ai-je pas de mémoire ou l'avez-vous modifié à ce point?

Encore une fois bravo!
Bien amicalement,
JLF