On est d'emblée entraîné dans un tourbillon sonore très expressif, avec un usage virtuose des bois et cordes, en montées chromatiques qui forment comme une trame de fond, créeant cette dynamique rythmique de "fond". On est loin, en effet, d'une pièce mortifère, comme aurait pu le laisser suggérer le précédent titre...
Ce serait intéressant d'avoir la partition pour voir comment les pupitres ont été utilisés dans ces relais rapides.
L'atmosphère induite, dans sa globalité, est très vivante et très prégnante. Cette suite est riche en couleurs qui se faufilent et se dérobent, dès qu'on les a cernées, tel un kaléidoscope joyeux mais toujours mystérieux et j'avoue avoir une préférence pour les parties lentes, plus statiques et plus amples (il s'agit seulement d'une goût personnele général et non d'une remarque inhérente à cette Suite). En effet, l'orchestration s'y révèle plus nue et plus authentique, dans les choix opérés par l'auteur pour combiner les instruments à l'instar de la palette d'un peintre.
J'ai beaucoup apprécié la façon dont la harpe scande, en premier, plan l'espace sonore qui, à ces moments là, se dilate et s'ouvre vers un horizon plus vaste que dans les parties rapides. Il en ressort une impression forte de plénitude, très symphonique (dans le sens noble, "malhérien" du terme) et aussi très visuelle, presque cinématographique (idem).
C'est hautement maîtrisé et on aimerait entendre cette Suite jouée par un vrai orchestre. C'est sa vocation, bien évidemment.
Amitiés,
Yves