Cher Nicolas,
Je réponds un peu tardivement à votre remarque sur la culture populaire à laquelle je serais apparemment fermé, si j'en crois votre jugement, un peu hâtif me semble-t-il.
N'étant pas de votre génération, je n'en partage pas forcément les goûts et, en l'occurrence, les jeux vidéo, auxquels j'ai déjà joué, me paraissent abrutissants, stériles et me rebutent. C'est mon avis, fruit de mon expérience en la matière.
Je comprends aisément vos prises de position radicales, voire péremptoires, car je les rencontre souvent auprès de mes étudiants en master ou licence professionnelle notamment, toujours prompts à coller des étiquettes et à donner des leçons, fraîchement nantis de connaissances acquises, dans mon cours, entre autre.
Que l'on aime ou pas ma musique, est tout à fait légitime mais je persiste à penser que les rapprochements que vous opérez à son sujet sont impertinents car vous manquez de cette faculté de discernement que confèrent l'âge et la confrontation à l'altérité. Mais la pratique de la vie sociale se chargera de tempérer vos jugements et de patiner votre regard.
Souvent, la construction d'un oeuvre s'apparente à un processus de déconstruction, d'épuration ; on passe sa vie à "désapprendre", comme disait Picasso au sujet de son propre parcours pictural. L'important est de trouver un sens à ce que l'on crée et il est souvent nécessaire de dégager son horizon de toutes les scories culturelles et prénotions qui l'encombrent. C'est normal. Nous sommes tous passés par là.
Amitiés,
Yves