Troisième poème symphonique portant sur la montagne et en hommage à Gilles Lefebvre (1922-2001).
Durée: 11 min. 25 sec.

C'est une oeuvre magnifique qui repose sur une progression dramatique savamment dosée par l'apport progressif de pupitres instrumentaux et par les jeux de timbres entre ceux-ci. Le motif principal, récurrent et qui clôt l'oeuvre prouve que l'on peut obtenir une émotion authentique, de l'ordre du registre du grandiose, particulièrement adapté au thème de la montagne, avec des moyens épurés : quelques noires puis quelques croches et surtout une mélodie imparable articulant le tout.
Aucun instrument ne joue les figurants ici. Les contrastes entre les plages d'accords solennels, souvent en tutti homorythmiques, et celles dans lesquelles défilent des courbes de doubles-croches superposées à des contretemps dynamiques, sont tous bien amenés, sans artifice apparent (bien que tout cela procède de la "composition" donc est le fruit d'une réflexion intellectuelle). Cet aspect "naturel" donne son évidence à l'oeuvre, dès la première écoute, tout comme lorsque Borodine nous transportait dans les steppes de l'Asie Centrale. Ici, le paysage se découvre dans la puissance d'un orchestre maîtrisé de haute main, avec une précision d'écriture presque chirurgicale apportée aux cuivres et aux percussions, si expressifs.
C'est un bel hommage que reçoit Gilles Lefebvre avec cette musique profonde et pudique à la fois, qui montre sans démontrer, pour le plus grand plaisir de l'auditeur.

amitiés,

Y.R.

Merci Yves!
D'aucuns qui ne sont pas abonnés ici ont tendance à dire que je veux dérouter l'auditeur. Ce n'est pas du tout le but.... mais il ne s'agit pas non plus de refaire ou prétendre refaire ce qui a déjà été fait et refait.

Je vois le classique moderne ou contemporain comme un écriture libérée des formes rigides (exemple: la forme sonate) mais plutôt tonale.

a+

Bravo François, j'aime beaucoup cette pièce, c'est, parmi les oeuvres présentées sur ce site une de mes préférées avec ses moments de calme et ses envolées lyriques très romantiques...Il y a juste quelques coups de timbales et de cymbales vers le début que j'ai trouvés un peu timides et que j'aurais préférés un peu plus viriles et puis il y a une flute très aigüe qui retentit un peu trop fort quelques secondes avant la fin
Mais encore bravo, Cordialement,
Sorges

Après des commentaires aussi élogieux, il est difficile de prendre la suite par une remarque qui, sans être une critique négative, est une simple constatation : à l’écoute de vos pièces symphoniques, ce qui me frappe c’est que, à mon avis, votre orchestration n’exploite pas vraiment la richesse des couleurs de l’orchestre symphonique. Bien que le thème général de votre poème symphonique s’accommode bien d’une ambiance dominée par les cordes et les cuivres, il me semble, à l’écoute de votre orchestration en général, que vous auriez profit à mettre en valeur, à faire ressortir davantage, la diversité des timbres des instruments, en particulier des bois, de la harpe, des petites percussions. J’exprime donc là un sentiment général à propos de votre orchestration, tout en reconnaissant que l’on peut exprimer beaucoup avec des cordes seules etc.

Merci pour votre appréciation François!
Sur le plan particulier des bois en effet, je suis en train de réviser ma documentation. J'avoue être moins à l'aise et moins naturellement porté à en faire l'usage et donc leur poids est un peu moindre pour cette dernière production. J'en suis à ce sujet à regarder ce qui a déjà été écrit sur l'usage des bois, à écouter des extraits musicaux pour des choix futurs. Pour le reste, soit concernant l'usage d'une instrumentation qui serait très diversifiée, je garde une certaine pudeur: il faut vraiment que j'entende par exemple l'intervention d'une harpe avant de l'utiliser. Dans cet exemple ici par contre je n'ai pas hésité à utiliser un «bass drum» d'orchestre pop (identifié sous le nom de «Drum set» sur la partition.
Merci encore pour votre intervention.