Bonjour François,

La banque de sons que vous utilisez n'est certes pas la plus belle que l'on puisse trouver, mais vous en tirez le meilleur parti possible. Votre mixage, le mélange de timbres, et la texture orchestrale sont très réussis.

J'avoue cependant ne pas trop accrocher au discours mélodique, qui me semble avoir du mal à aller quelque part. Peut-être qu'il manque du contraste de ce coté là.

Amicalement

Nicolas

Bonjour Nicolas,

Pour ce qui concerne ma banque de sons, j’utilise des expandeurs Roland qui ont bonne réputation auprès des professionnels interrogés. Avec mon installation, passant par une table de mixage, un bon ampli et de bonnes enceintes, aucun des auditeurs auxquels j’ai fait entendre mes pièces n’a pu faire la distinction avec un enregistrement « life ». Je ne suis pas spécialiste, mais je me demande si des installations réceptrices peuvent avoir subi des traitements modifiant la restitution sonore en fonction de convenances personnelles, ou alors si le passage au mp3 peut dénaturer les sons, alors que l’audition sur mon installation ne me révèle rien d’autre qu’une légère baisse de volume ? En dehors de la qualité peut-être insuffisante des enceintes réceptrices, je ne vois pas d’autres explications....

En ce qui concerne la « ligne mélodique qui a du mal à aller quelque part », je vous soumets les réflexions suivantes : je ne pense pas qu’une ligne mélodique doive obligatoirement « aller quelque part ». Elle peut « aller quelque part » comme un narration d’évènements ou d’états d’esprit se modifiant au cours du temps, mais elle peut aussi évoquer une disposition spirituelle donnée, non affectée par des changements évènementiels, et dans ces conditions, effectivement, elle ne « va » nulle part. Dans les deux cas de figure, la pertinence des enchainements est importante pour la cohérence générale du discours, mais ils sont de nature différente. Peut-être qu’une réécoute de la pièce vous permettrait – elle de ressentir cela ?

Bonsoir François,

Je ne sais pas si les expandeurs utilisent des banques de sons échantillonnés aussi élaborées que les instruments virtuels comme Vienna ou East west, qui intègrent une grande diversité d'articulations et de couches de vélocité ; je ne connais pas les expandeurs en fait.

Après il faut être capable de bien utiliser les possibilités des banques complexes (ce qui est loin d'être mon cas). Nicolas Marty les maîtrise particulièrement bien à mon avis.

Si je vous comprends bien, c'est plutôt une atmosphère émotionnelle statique qu'une narration ou une émotion dynamique que vous avez voulu exprimer ? Ou c'était une ouverture sur mon commentaire ? Ici peut-être qu'un support d'images m'aiderait à mieux percevoir la logique des enchaînements ?

Bonsoir Nicolas,

Les expandeurs dont je dispose renferment des sons échantillonnés qui sont en général en divers exemplaires pour chaque instrument. La vélocité peut aussi être traitée par le logiciel. Il est probable que je n'exploite pas entièrement les capacités offertes par le matériel, je ne me sens pas très doué en informatique et n'ai jamais eu de cours en MAO..

Pour moi, la musique est l'expression d'un état émotionnel, mais je sais que ce point de vue est contesté par certains. Aussi bien l'expression narrative que statique peut s'exprimer de façon complexe et personnellement je n'y associe généralement aucune image ni évènement particulier. Ce qui compte essentiellement, c'est la cohérence dans le discours qui dépend pour une bonne part de la pertinence des enchainements. Cette pertinence dépend éventuellement du respect à un système , mais aussi,de façon difficilement explicable, de la formation, de l'instinct et du goût. Quant à vouloir expliquer pourquoi une musique me plait et ne plait pas forcément à chaque auditeur, c'est une autre affaire!

amitiés

FD

Chers tous,

Quant à la question du goût, j'imagine (et ce n'est que mon avis) que c'est, outre l'habituation pure et simple à un/des système(s), la cohérence entre l'organisation des directions temporelles (de l'énergie) dans la pièce et leur organisation dans le vécu temporel de chaque auditeur (le temps "subjectif", qui dépend de beaucoup de choses).

Si l'organisation du temps par un compositeur reflète sa personnalité, alors bricas serait peut-être quelqu'un qui vit sur de longs moments et apprécie la contemplation des états. (encore une fois, c'est une simple hypothèse, mais j'aimerais savoir si vous-même, François, la considérez plus ou moins proche de la vérité).

Musicalement.

A mon avis, une musique peut être ou ne pas être « un objet en soi », être référencée (danse identifiée ou autre genre particulier, référence poétique, mythologique, religieuse, etc etc) , ou pas. Si elle n’est pas référencée il est assez vain de vouloir le faire a postériori. Une musique
« objet en soi » peut exprimer quelque- chose qui ne s’explique pas, mais qui traduit et suscite (ou pas…) une forme de disposition d’esprit et d’émotion particulière, intraduisible autrement,…. et le compositeur est bien en peine d’en discourir longuement. De toute manière, je crains qu’une discussion d’ordre général à ce sujet n’a pas sa place dans la présente catégorie !