Bienvenue, Invité
Nom d'utilisateur Mot de passe: Se souvenir de moi

O sacrum convivium, Op. 20
(1 visualisation(s)) (1) Invité
  • Page:
  • 1
  • 2

SUJET: O sacrum convivium, Op. 20

O sacrum convivium, Op. 20 il y a 11 ans, 11 mois #575

  • chrisom8
  • ( Visiteur )
Voici un O sacrum convivium pour choeur


Fichier attaché:

Nom du fichier: Armanet-Osacrumconvivium-Tutti.mp3
Taille du ficher: 3,122 KB


Fichier attaché:

Nom du fichier: Armanet-Osacrumconvivium.pdf
Taille du ficher: 352 KB

Re: O sacrum convivium, Op. 20 il y a 11 ans, 11 mois #577

  • nicolasmarty
  • ( Utilisateur )
  • Hors ligne
  • Platinum Composer
  • Message: 356
L'harmonie me semble très inégale, à l'écoute. La lecture de la partition me fait penser que c'est cette alternance entre accords riches comme celui de la fin, qui ne relèvent pas vraiment de la tonalité, et accords très pauvres (triple octave et quinte, parfois) qui donne un rendu étonnant (mais pas dans le bon sens du terme, malheureusement...).

De même, les règles d'écriture classique ne semblent pas bien maîtrisées (des octaves parallèles sur une suite de deux accords pauvres sonnent très vides), mais c'est peut-être une volonté esthétique particulière ? Je ne l'ai pas ressenti comme ça, mais plutôt comme une faute technique, en tout cas.

Par ailleurs, encore et toujours question d'actualité, la gestion des sons ne permet pas un rendu correct ici, particulièrement sur les répétitions d'accord. Dans le cas du chant, les consonnes et les changements de voyelle séparent clairement les syllabes et marquent les rythmes. Ici, avec seulement une voyelle, les répétitions d'accords sonnent simplement comme une tenue un peu bizarre. Peut-être pourriez-vous les faire jouer en staccato pour bien marquer le rythme voulu ?

Re: O sacrum convivium, Op. 20 il y a 11 ans, 11 mois #585

  • chrisom8
  • ( Visiteur )
Merci pour ton message honnête !

Effectivement, certaines "fautes" d'écriture émaillent la partition. Cela est dû au fait que je n'ai pas fait de conservatoire, mais appris en regardant des partitions, en lisant des livres et en faisant des exercices d'harmonies (depuis peu). D'ailleurs en faisant cela, j'ai appris cette histoire de quinte. Mais j'ai trouvé ces règles tellement contraignantes... Je ne veux pas te faire le couplet du "c'est une histoire de sentiments... etc", mais ta réponse est uniquement basée sur de la théorie harmonique.

Pour en revenir sur les détails techniques donc :
- Les 2 accords avec une triple octave - mes. 3 et 23 (4ème temps) - sont faits sur des notes de passage
- Où as-tu trouvé des accords de quinte simple ?
- Pour les octaves parallèles, si tu fais référence aux mesures 42 et 43, j'étais conscient qu'il s'agissait d'une "faute" d'écriture, mais je voulais souligner la grâce divine qui élève.

Re: O sacrum convivium, Op. 20 il y a 11 ans, 11 mois #587

  • rinaldi
  • ( Admin )
  • Hors ligne
  • Administrateur
  • Message: 397
Je ne jettterai pas la pierre à celui qui trouve les préceptes d'une Théodore Dubois quelque peu rébarbatifs voire un peu datés. Ce que j'ai retenu d'une année d'études d'harmonie : pas grand'chose, si ce n'est à me méfier des cadres épistémologiques qui enferment la pensée (le fameux "obstacle" épistémologique de Bachelard) et rendent la créativité stérile, à force d'encombrer de théories ce qui ressortit pas mal à l'intuition "esthétique", comme aurait dit un grec ancien.... Ce que j'ai appris à force d'écoute, de scrutation des partitions, de pratique pianistique et de tatonnements : tout.
Un autre phénomène m'est récemment apparu comme significatif est la mise à l'épreuve de la partition à la réalité vocale, chorale en l'occurrence. J'avais relevé l'approche inhabituelle de cette prière par Christophe Armanet, en écoutant le MP3. Habituellement, le O Sacrum Conivium donne lieu, depuis l'époque moderne, à une écriture franchement harmonique, au rythme étal, comme le prouve l'envoutante version de Messiaen : .... ou, plus modestement, le mienne (voir sur ce même forum).
C'est sans doute une perception plus mystérieuse et "Saint-Sulpicienne" du banquet eucharistique qui expliquerait cette esthétique de la suggestion qui renoue avec le mystère des représentations picturales d'avant la célèbre Cène de Léonard de Vinci, comme celle de Domenico Ghirlandaio (1480), fresque qui orne le réfectoire du couvent des Ognissanti à Florence :

ghirlandaiocene.jpg


ou encore, celle plus ancienne, peinte en 1303-1306 par Giotto, dans la chapelle Scrovegni de Padoue :

GiottoCenechapelleScrovegniPadoue.jpg


Celle de Léonard de Vinci, peinte dans le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie entre 1494 et 1498, constitue une rupture fondamentale avec la tradition en tournant le dos au statisme des figures apostoliques habituellement figées à l'écoute des paroles prononcées pas Jésus Christ, comme statufiées dans une communion silencieuse et sacrée.
Le génial florentin y introduisit une dynamique des corps en représentant des attitudes variées et contrastées, traduisant ainsi les réactions diverses des disciples lorsqu'ils apprirent que l'un d'eux trahirait Jésus et qu'il s'agissait de l'ultime Pâque terrestre qu'ils partageraient avec lui.

leonardo_da_vinci_la_cene.jpg



Le O Sacrum Convivium de C.Armanet ressemble à un chant de Noël populaire allemand et son parti-pris est nettement plus dynamique que les versions épurées et statiques du XXème siècle. On peut y voir un retour en arrière, tout comme tout ce qui se rattacherait à une approche tonale de la création musicale. J'y perçois, quant à moi, l'expression d'une foi heureuse et directe qui se réjouit de l'approche de la réalisation de la Bonne Nouvelle.
Lors des répétitions avec l'ELC ArteMisiA, en vue du concert du 7 juin prochain à Paris, les "creux" des enchainements harmoniques dont il est question plus haut n'ont pas paru choquants, comme "comblés" par les timbres mêlés des voix. De même, et surtout, il est parfois bon d'"amaigrir" certains accords pour mieux faire ressortir l'"épaisseur" des autres, selon un bon vieux principe de composition formelle structuraliste qui n'est pas vraiment décrit comme tel dans les traités d'harmonie canoniques en cours dans les classes du même nom des conservatoires de musique.

Je joins également, la magnifique version de Haendel, chanté sans fioritures par Tino Rossi :



Amitiés à tous et heureuses Pâques.
Oeuvres en écoute directe sur www.rinaldi-musica.fr
Dernière édition: il y a 11 ans, 11 mois par rinaldi.

Re: O sacrum convivium, Op. 20 il y a 11 ans, 11 mois #588

  • nicolasmarty
  • ( Utilisateur )
  • Hors ligne
  • Platinum Composer
  • Message: 356
Mais il faut bien voir que justement, les règles d'harmonie ne sont pas simplement conventionnelles mais sont basées sur des réalités. Perceptivement, un accord de quinte à vide sonne plus creux qu'un accord parfait, pour des raisons physiques qui font que la composition spectrale en est plus ou moins riche.
Maintenant, il ne faut pas s'y enfermer, c'est certain, mais ne pas non plus aller jusqu'à considérer des accords comme évoquant quelque chose de particulier comme la grâce divine, parce que cela est purement conventionnel, pour le coup. Mais là, avec le sacrum on se rapproche un peu et ça se justifie.
Donc à chacun son choix en toute circonstance, mais en connaissance des règles, sans forcément les appliquer pour autant !

Re: O sacrum convivium, Op. 20 il y a 11 ans, 11 mois #596

  • Chris
  • ( Visiteur )
Je rejoins assez Nicolas : dans un style issu assez directement du classicisme, on s'attend à un son plus riche, à des harmonies étendues, et celles-ci pour x raisons déjà évoquées sonnent un peu platement, et ce, d'autant plus que le thème est déjà en soi fondamentalement linéaire par son faible ambitus

Je ne retrouve pas non plus sous forme de mise en tension harmonique l'atmosphère de fervante adoration qui siérait naturellement à un tel sujet...

Désolé
  • Page:
  • 1
  • 2
Temps de génération de la page: 0.37 secondes