Cette pièce est très épurée, trop à mon goût, mais c'est après tout pour l'adoration, alors ça convient peut-être.
Il n'empêche qu'à la fin de l'écoute, il ne m'en reste qu'une image vague, une couleur sonore un peu terne (sûrement due au son). Peut-être l'insertion d'une direction temporelle claire (vers un climax, peut-être) aiderait à l'expressivité ? Mais peut-être n'est-ce pas votre but du tout ?

Le chrétien d'aujourd'hui est incité à une approche plutôt intériorisée de cette prière, que j'ai tenté de rendre en musique par un épurement formel global et un statisme rythmique qui me semblaient d'à-propos. Les modulations tiennent ici lieu de rythme, en animant le discours qui est construit quand-même sur 5 voire 6 motifs distincts, mais que le tempo (trop ?) lent noie, il est vrai, quelque peu. Ce dernier a été légèrement augmenté par le choeur de chambre ArteMisiA qui travaille cette pièce pour le concert parisien du 7 juin prochain, le chef et les chanteurs estimant le tenue de certaines notes difficile à exécuter correctement.
L'idée d'un climax ne me semble pas judicieuse car celui-ci aurait constitué un final d'une trop grande netteté cadentielle et, qui plus est, d'une banalité assez creuse, tellement le procédé est connu et attendu du moindre auditeur un tant soit peu attentif.

Amitiés,

YR

Merci beaucoup Emilie pour ces quelques remarques revigorantes qui prouvent que la perception d'une oeuvre est diverse (voir à l'appui celle de Nicolas Marty) et souvent même différente de celle de l'auteur, même si les intentions ont été ici clairement perçues et analysées.
La parenté avec certains aspects de la liturgie orthodoxe relève du hasard bien que la prière en question suscite une méditation universelle chez les chrétiens, quels qu'ils soient.

Amitiés,

YR

pour ma part j'entends plutôt Fauré que Messiaen, mais elle reste avant tout "Rinaldiene" avec plein d'émotion et de receuillement. J 'apprécie beaucoup le cresc. jusqu'à la mesure 11. En revanche, je suis plus surpris par les dernières mesures avec les quintes parallèles au ténor/ basse, la modulation en sol m avec la tierce picarde finale ( c'est ça Emilie?). Finir en majeur est evidemment la note d'espoir. C'est assurement une belle oeuvre que les musiciens doivent prendre beaucoup de plaisir à chanter.

Eric

Merci Eric pour ce commentaire précis. Je découvre cette tierce picarde finale que j'ai écrite sans le savoir. Je vais derechef voir sur Internet à quoi elle correspond.
Merci aussi pour le jugement stylistique qui me dégage quelque peu de références "obligées" et auxquelles je ne pense d'ailleurs jamais (Fauré notamment : à admirer mais à ne pas imiter, pour paraphraser Ravel au sujet de Debussy).

Amitiés,

Yves