Cher François,

Pardonnez cette réponse tardive due à des occupations professionnelles qui m'ont détourné ces temps-ci du site.
J'ai opté pour le violoncelle plutôt que pour un instrument à vent (initialement un cor anglais ou un cor en fa) car c'est le son qui sortait le mieux, compte-tenu de la banque de sons médiocre dont je dispose. Mais il est certain qu'un trombone ou même un cor serait plus proche de la réalité vocale.
Cette mélodie peut paraître un peu surprenante par rapport à ma production habituelle car la musique semble ne pas prosodier fidèlement le texte et le dilater souvent de façon arbitraire. J'ai aussi expérimenté un découpage de type patchwork, sans grand souci de continuité mélodique (sauf la répétition finale du motif de départ). Le final se veut volontairement classique, voire épouser les poncifs du genre, car il s'agit ici d'une transposition pour piano d'un accompagnement orchestral dans lequel les cuivres et les timbales ont la part belle. De plus, ce final rappelle un peu les procédés rythmiques et les effets "à l'espagnole" comme on pouvait se les imaginer à l'époque (romantique) de Théophile Gautier ; il ne s'agit pas de parodie mais d'un pastiche des effets tape-à-l'oeil propres aux espagnolades en cours au XIXème siècle dans la musique française (en effet, le recueil de Théophile Gautier d'où est extrait ce court poème s'intitule Espana).

Cette référence à une Espagne rêvée plus que réelle explique également l'orientation esthétique générale de cette musique.

Amitiés,

Yves