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LE GENIE - n°1 des 3 Poèmes d'Oscar Mandel Op.90
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SUJET: LE GENIE - n°1 des 3 Poèmes d'Oscar Mandel Op.90

---Re: LE GENIE - n°1 des 3 Poèmes d'Oscar Mandel Op.90 il y a 11 ans, 8 mois #1245

Bonjour Jean-Louis,

J'ai écouté à 4 ou 5 reprises en me demandant ce qui pouvait bien vous motiver à écrire cela. Il n'y a dans cette pièce à mon avis pas de recherche véritable de nouveauté: c'est une coquetterie qui donc au niveau du langage musical à le désavantage de ressembler à d'autres mélodies qui elles ressemblent à plusieurs autre mélodies... Je veux bien qu'on n'exige pas de réinventer le bouton à quatre trous ou bien la roue à chaque composition présentée ici, mais tout de même... et je sais que vous pouvez aller plus loin que cela. Me direz-vous que vous êtes extrêmement satisfait de cette pièce?
Dernière édition: il y a 11 ans, 8 mois par François Desjardins. Raison: une syllabe détachée de son mot a été replacée

---Re: LE GENIE - n°1 des 3 Poèmes d'Oscar Mandel Op.90 il y a 11 ans, 7 mois #1254

  • rinaldi
  • ( Admin )
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  • Administrateur
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Chers amis,

Nonobstant toute considération relative à la qualité du rendu sonore (dont je ne suis pas le meilleur exemple), je me permets d'apporter ma contribution à vos commentaires, en vous donnant le texte de cette poésie afin que vous puissiez appréhendez plus globalement la démarche que Jean-Louis Péru a voulu adopter vis-à-vis du matériau littéraire de base, lequel constitue toujours un défi, bien qu'il ne s'agisse presque jamais d'un travail de "transposition" des mots en musique.

Comme bon nombre de musiciens qui s'y sont frottés, Jean-Louis Péru a, semble-t-il, voulu partir d'un certain état d'esprit, celui qui innerve le propos du poème, afin de conférer à sa mélodie une tonalité (= ambiance) particulière et cohérente, pour, ensuite bâtir sa propre histoire, en instaurant un dialogue sonore entre les mots et la musique, quitte à proposer ses propres images, en complément de celles apportées par le texte :

Vous connaissez cette rivière,
comme elle se promène, allure de dimanche,
en admirant (nul besoin de s'arrêter !)
ici un arbre, ici une maisonnette aux joues fleuries,
ici une vache penchée sur son herbe,
et puis se remuant en gentils remous,
et puis fignolant une feuille jaunie
ou une sandale qui refuse de sombrer,
tout en glougloussant un air ô loin de Schubert
mais délicieux quand-même :
Mais vous la connaissez aussi quand,
les rives se resserrant, l'eau se rue,
devient tempête, les yeux n'arrivent plus à la suivre,
elle cravache, elle frappe, elle dévore, elle hurle, elle crache,
et alors elle ressemble au génie et elle est merveilleuse.

Evitez-la, mes amis ; évitez-le.


Oscar Mandel, Cette guêpe me regarde de travers, éditions bruno Doucey, Paris, 2010.

Il est toujours bon de relire le texte d'une traite, lorsque l'on vient d'en entendre l'adaptation musicale, afin de mieux rentrer dans la démarche du compositeur, car notre écoute instaure une sorte de va-et-vient permanent entre ce que nous percevons des mots et ce que le musicien en a fait, comme si l'on pouvait voir simultanément apparaître deux tableaux superposés traitant d'un même sujet.

Amitiés,

Y.R.
Oeuvres en écoute directe sur www.rinaldi-musica.fr
Dernière édition: il y a 11 ans, 7 mois par rinaldi.
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