Des 3 poèmes tirés de "Cette abeille qui me regarde de travers" d'Oscar Mandel, voici:
- LE GENIE Op90 n°1 pour Soprano et Piano

Cette jolie mélodie convient bien à l'ironie caractérisant les poèmes (et aussi les fables) d'Oscar Mandel.
On reconnaît aisément la façon d'écrire de Jean-Louis Péru qui structure ses pièces en différents motifs avec des ruptures de rythme et aussi de tempi, ainsi que le motif d'entrée qui revient vers la fin du morceau, en guise de conclusion.
L'ambiance y est faussement naïve avec une propension du compositeur à créer de légères tensions harmoniques dont les dissonances confirment le second degré avec lequel il convient d'écouter cette mélodie faussement ingénue.

Amitiés,

Y.R.

Le son, qui est absolument monstrueux, a tendance à distraire mon attention (les synthèses vocales comme celle-ci sont vraiment mauvaises, et il vaudrait presque mieux utiliser une synthèse de flûte ou de violon, si vous voulez permettre à tous d'écouter pleinement la pièce).

Outre ça (ne revenons pas sur les débats que nous avons eu à l'ouverture de ce nouveau forum, je suis bien conscient que tous ne partagent pas mon aversion de ces sons), la pièce est bonne (particulièrement les passages de gestes "dissonants" du centre qui, bien qu'ils sonnent un peu comme un cliché postmoderne utilisant l'opposition tonal / atonal peut-être un peu trop "naïvement" à mon goût, restent intéressants en eux-mêmes).

Elle manque cependant cruellement d'articulations et de nuances. Non dans le style (c'est un chant, donc c'est assez normal d'avoir un plan comme celui-ci), mais dans le jeu. Aucun lié, aucun piqué indiqués sur la partition. Presque aucun jeu de crescendo/decrescendo pour le piano. Ce sont des choses à indiquer, à part si vous faites une énorme confiance aux interprètes ou que vous voulez une interprétation très "plate" de la pièce (ce qui peut être un choix).

Musicalement.

Les sons ne sont que des sons East West EWQLSC .... On peut toujours trouver mieux (...mais OU ?....) .... Evidemment rien ne remplace un enregistrement LIVE !!! ...
Par contre j'ai HORREUR de remplacer les voix par des instruments d'orchestre .... C'est une déviance malsaine car les changements de timbres bouleversent à mon sens les ambiances et les atmosphères créé à la base par l'auteur.

Cette pièce doit être jouée avec naturel et simplicité n'appelant pas un excès d'articulations ni de nuances trop appuyées sans pour cela en faire une interprétation trop plate! ....

Ca m'a beaucoup étonné de lire que c'est du EWQLSC, parce que ce sont des sons merveilleux qu'EW donne. Mais j'ai très vite compris en réécoutant que ce n'étaient en fait pas tellement les sons qui étaient gênants mais leur traitement dynamique (absent, à mon avis, alors qu'EW offre un contrôle des nuances en cross-fade pour permettre des nuances de jeu très "réalistes") et les transitions entre les notes (d'où la possibilité d'utiliser le WordBuilder pour les consonnes, avec EW - pourquoi ne pas l'avoir fait ? une utilisation minimale permet déjà de masquer beaucoup de fautes de transition, et en poussant plus on peut donner l'impression d'un vrai chant avec les paroles - et l'accent anglais, certes...).

Une "déviance malsaine" que de remplacer une voix par un autre instrument ? Pourtant, justement, l'atmosphère créée par cette "voix" n'est pas du tout celle que rendrait une interprète ! ...

Sans vouloir vous offenser en quoi que ce soit, je trouve votre position vis-à-vis des articulations et nuances trop facile pour un compositeur qui a vos capacités. J'imagine que vous devez avoir une idée des accents et liaisons que vous imaginez jouées au piano ?

Evidemment cette restitution sonore exige de l'auditeur beaucoup d'imagination pour deviner ce que le compositeur a voulu exprimer. Le piano et la voix sont les plus difficiles à restituer de manière réaliste. Et je pense que Jean-Louis a préfèré composer plutôt que de passer des heures à tenter de retrouver un vrai piano , une vraie voix.
S'agissant de la pièce, elle donne effectivement un côté ironique et sarcastique à ce poème. Toutefois, elle reste un peu sage et très traditionnelle mélodiquement et harmoniquement (ainsi dès le début avec l'introduction du piano).Nous ne sommes pas dans ce quatuor qui nous avait tant plu.Mais la pièce parait très "scénique" avec ce long crescendo et devrait bien "sonn er"lors d'un concert.

Eric