nicolasmarty écrit:
Si des orchestres symphoniques comme le philharmonique de Los Angeles reprennent des musiques de jeux vidéos pour les jouer sans le support visuel, pour des gens qui n'ont pour certains jamais joué aux jeux vidéo en question, c'est bien qu'elles ont une valeur qui va au-delà dudit support
Une valeur marchande ? Permettez-moi de douter des prémisses de votre affirmation
Comment définir un raisonnement qui revient à établir la réalité d'une valeur intrinsèque d'un ouvrage par l'existence d'acheteurs inattendus ? Ce qui se vend est-il par là automatiquement valable ? Ce qui est acheté selon la mode du moment est-il automatiquement pérenne ? etc. etc.
On trouve le même déport du système esthétique habituel dans l'irruption de plus en plus fréquente des graphismes et même des scénarios de ces jeux dans le film de fiction : je verrais plutôt là une mode comme une autre, avec l'attrait de la "nouveauté", avec parfois à la clé le risque de faire de l'image (ou du son) gratuitement, pour "meubler", ce qui inversement peut servir à masquer le manque de scénario, donc la carence créative...
Bientôt, on aura la 3D en guise de cache misère commercial, et apposée en tant qu'agent masquant sur des canevas indigents, ou pour rafraîchir des productions périmées en leur offrant un cycle de vie rallongé... comme on a eu le technicolor et le cinémascope en guise d'innovation sur d'infâmes navets, qui nous font bien rigoler aujourd'hui
La crise de la création est encore devant nous, parce que l'imaginaire se fout des moyens, il ne répond qu'à la signification... La création est une affirmation de vérité ou n'est pas, et une "affirmation" tout court, de l'ordre du manifeste, même séduisante de prime abord, ne pèse pas bien lourd, ni très longtemps devant cet impératif catégorique permanent de l'Art : avoir quelque chose à dire