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SUJET: Rock-Synthé-Jazz

Rock-Synthé-Jazz il y a 11 ans, 12 mois #514

Bonjour,

Le sujet lancé par notre irremplaçable CHRIS et les remarques qui s'ensuivent sous la rubrique Longues et brève de comptoir, m'ont donné envie de partager ce fichier écrit depuis déjà 10 ans.

J'avais décidé alors de mélanger des instruments acoustiques et électroniques selon un choix arbitraire et sans aucunement tenir compte de la «jouabilité» des notes.

Il s'agit donc d'un travail purement informatique. Le fichier ici est l'oeuvre. Il a failli servir un jour à une troupe de danseuses.

J'ai fait ce genre d'essai une seule fois.

Cette musique est entièrement écrite et donc rien n'est généré par ordinateur. Une attention particulière est portée aux percussions auxquelles je donne souvent un rôle d'«anti beat» leur faisant jouer des séuqences généralement entendues dans le jazz et le rock, mais à l'envers.

Harmony Assistant, mon logiciel éditeur à l'époque, génère automatiquement une fiche technique que je vous partage ici:

Nom du document : “synthe_jazz.myr”
Ce document a été créé le 26/06/2002 à 16:24:59 et modifié 93 fois.
La date de dernière modification est 03/09/2010 à 19:32:29.
54 heures 11 minutes 39 secondes ont été passées sur ce document.
Durée de la musique : 8 minute(s) 36 seconde(s).

Fichier attaché:

Nom du fichier: synthe_jazz.mp3
Taille du ficher: 13,123 KB



Considérez cela comme un essai.

Avis aux estomacs délicats: le «scotch» est est fort et servi sans glace.
Cet utilisateur a été remercié pour son message par: rinaldi

Re: Rock-Synthé-Jazz il y a 11 ans, 12 mois #545

  • nicolasmarty
  • ( Utilisateur )
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  • Platinum Composer
  • Message: 356
Cher François,

Je vous avoue être déçu par cette pièce, qui telle qu'elle était annoncée, me promettait des modes de jeu particuliers, impossibles, des rythmes et des intervalles clairement inhumains, donnés à des instruments apparemment humains.

Ici, on se trouve d'après moi dans un milieu plutôt électro-pop où on reconnaît le son du synthé qui pourrait souvent être joué, ou en dont on reconnaît en tout cas la programmation. L'intérêt n'en est pas pour autant nul, mais étant donné mon attente avant l'écoute, je ne pourrais pas vous en dire beaucoup plus concernant cette pièce, que ceci.

Ferneyhough a écrit des pièces instrumentales dont la réalisation est plus difficile que votre pièce (certes, ses pièces sont particulièrement conceptuelles de ce point de vue, mais sont jouées !).

Je pense tenter cette expérience selon le point de vue dont je vous parle, peut-être cet été, dans une pièce pour violoncelle virtuel seul. J'attendrai alors votre avis, sans concessions !

Re: Rock-Synthé-Jazz il y a 11 ans, 12 mois #546

Bonjour Nicolas,

Il y a une nuance ici. Je ne cherchais pas à écrire systématiquement de l'injouable. Je dis que je ne tenais pas compte du fait que cela puisse être jouable ou non lors de l'écriture.

Citation:
Je pense tenter cette expérience selon le point de vue dont je vous parle, peut-être cet été, dans une pièce pour violoncelle virtuel seul. J'attendrai alors votre avis, sans concessions !


Eh bien j'attends cela avec plaisir!

Re: Rock-Synthé-Jazz il y a 11 ans, 12 mois #549

  • Chris
  • ( Visiteur )
Pas de déception pour ce qui me concerne

Je crois que ce que d'aucuns attendent en matière d'inattendu ne se passe pas au niveau de la "jouabilité", mais à celui de la vraisemblance (toujours cette sacrée lorgnette discriminante !)

Envisagée de cette manière, toute musique dont les éléments sont discrets au sens statistique (composées d'empilement de cellules repérables, elles mêmes décomposables en notes identifiables) n'est pas inattendue : elle ressemble forcément quelque part à un univers sonore déjà expérimenté

Par contre, le brouhara d'une rue aux heures de pointe, ou la clameur d'une foule dans un stade sont irréductibles à une notation discontinue, et je suppose que c'est dans cet ordre du réel que va se nicher une certaine ambition du musicien de son, par opposition avec celle du musicien de notes

Je comparerais volontiers la musique "classique" à une mathématique des sons (au sens pythagoricien du mot), par laquelle une sorte d'harmonie à vocation universaliste s'établit entre des entiers naturels et des gammes de sons, en tant que manifestations perceptibles d'un ordre suprême de la création

Par opposition, une musique non tonale, ou plus généralement, sans phrasé, et sans discours, c'est plutôt le chaos juste avant l'instauration de la structure : l'image qui vient à l'esprit est celle des vagues de la mer où les mouvements parfaitement aléatoires des molécules génèrent des amas locaux qui s'organisent sans que l'on puisse y retrouver de règles prédictives au niveau de l'élément, mais dont on peut néanmoins et très paradoxalement mesurer et prédire la période par des calculs de probabilités portant sur un très grand nombre d'observations

Cette musique dite "concrète" (en réalité totalement abstraite) revenue à ses origines n'a pas non plus nécessairement de syntaxe, puisqu'elle n'est pas structurante d'un discours rhétorique, n'est pas non plus porteuse d'une signification délimitée, mais elle diffère du bruit par sa capacité à transmettre de l'énergie dans une direction cohérente

Restrictivement, cher François, on pourrait dire de votre pièce qu'elle est transcriptible, pour avoir été engendrée par l'écriture - la faisabilité est un débat externe à la qualification de cette musique, puisqu'il suffirait d'en ralentir suffisamment le tempo pour pouvoir en isoler valablement tous les composants : encore une fois dit, on est ici dans un assemblage d'éléments discrets (discontinus, à, l'opposé d'une structure probabiliste impossible à réduire à une quantification précise à un moment donné, ni à extrapoler au plan général à partir d'une observation isolée)

De même votre pièce a un début, un pseudo-développement, et va vers une conclusion, toutes caractéristiques totalement étrangères au murmure des vagues ou au brouhara d'une foule, pour rester sur mes deux exemples

Pour reprendre mon image, vous pouvez ralentir autant que vous voulez l'enregistrement d'une foule, jamais vous n'intercepterez le cri isolé d'un individu, et la seule chose que vous n'entendrez jamais dans la vague qui déferle, c'est le son isolé d'une seule goutte d'eau...

Conclusion : l'inoui et l'imprévisible ne nous sont pas naturellement accessibles
Dernière édition: il y a 11 ans, 12 mois par . Raison: Correction typographique

Re: Rock-Synthé-Jazz il y a 11 ans, 12 mois #553

  • nicolasmarty
  • ( Utilisateur )
  • Hors ligne
  • Platinum Composer
  • Message: 356
Une nuance ici : la musique atonale n'est pas nécessairement arhétorique et adiscursive du même coup, n'est pas forcément chaotique (pas du tout, d'ailleurs !) de même que le bruit d'une foule ou de la mer ne l'est pas, et qu'il n'y a pas besoin de musique concrète pour percevoir une organisation temporelle dirigée dans ces "bruits". De plus, la musique tonale n'est pas plus naturelle que la musique non-tonale. Le fait qu'on préfère la gamme tempérée à la gamme pythagoricienne le montre bien, la première respectant moins les divisions de l'octave en entiers naturels que la seconde...
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