Cette
pièce souriante, sans prétention et agréablement contemporaine, utilise au mieux les éléments de langage simples comme les oppositions de registre (grave /aigu) par exemple, et réussit ainsi à capter l’attention de l’auditeur, à le surprendre et le distraire jusqu'à la toute fin du morceau.
Interactive, ludique, descriptive…(comme le sont Les jeux d’ « attrape qui peut » de Titi et Gros minet par exemple ) cette pièce est essentiellement
rythmique.
Les éléments du langage musical donc , sont plutôt bien amenés « Clusters /accords frappés/ Sforzendo/ou encore les petites notes en valeurs très brèves et détachées dans l’aigu, les ébauches de trilles, les légers arpèges, appogiatures, et autres glissendos.
On entend aussi des phrases mélodiques, assez brèves, interrogatives,
(tout au début : "Ré# mi do # si" )est un véritable motif, peu exploité pourtant dans la suite de la pièce) ou suspensives (s’arrêtant brusquement sur un silence) qui symbolisent peut être la démarche féline, quant aux passages plus aériens, ils soulignent la mobilité de l’oiseau ...Quelques incises mélodiques en imitation concrétisent un certain dialogue entre les deux protagonistes.
A 4'47 les accords brusques et dissonants matérialisent la colère du Gros minet

; L’auditeur distingue bien
deux voix , et la réalisation de ce contrepoint quasi improvisé se fait comme par magie;
On retrouve ici l’intuition du compositeur qui procède souvent avec l’audace d’un plasticien « de mondes sonores »
Quelques facilités d’écriture apparentes bien sûr, se retrouvent ça et là, mais ici ils sont agencés avec grâce. ( accélération/décélération/ crescendo/ contrastes/ figuralismes)
J’ai bien apprécié tout au début les
intervalles dissonants, dans cette descente inquiétante entre
0 ‘20 et 0’26 , écriture qui aurait pu être encore mieux exploitée au long du morceau, ( allusion aux instruments volontairement désaccordés pour obtenir certains intervalles par exemple)
Il semble que ce soit une pièce pour quatre mains, deux pianos, finalement… quant à la fin « de l’histoire elle reste dans le ton, toute à fait souple et désinvolte.
Cette fantaisie atonale (on l'aurait cu en Mi majeur!) serait peut-être bien un clin d’œil au «
Cat and mouse » de Copland plus qu’à la
sonate du chat (K ; 30 ) de
Scarlatti !