Cher François,
En fait, les motifs signaux dont je parle sont ces motifs homorythmiques qu'on retrouve à plusieurs moments de la pièce, parfois alors qu'un développement mélodique dans un autre mode se fait en dessous (c'est du moins ce qu'il me semble). A ces moments, les motifs ressortent d'autant plus que leur contexte harmonique est tout à fait décalé.
En revanche, quand la polymodalité ne sert pas la mise en avant de motifs spéciaux, elle me paraît "sonner faux" parce qu'elle se place en opposition à une "monomodalité" dont on a énormément l'habitude (c'est donc très subjectif).
Ce genre de pratiques m'intéressent, mais je les préfère dans des contextes lents, dans lesquels on peut entendre l'intérêt spectral des superpositions de modes, plutôt que leurs intérêts harmoniques qui, si les modes se limitent au système tempéré, restent assez limité à mon goût.
Concrètement, je pense qu'il serait mieux venu, dans les parties où vous superposez des modes, soit qu'au moins un de ces modes sorte significativement du tempérament égal, soit que vous vous attardiez sur l'aspect timbral du tout (et non sur l'aspect mélodique).
Mais mon impression vient peut-être en partie des sons utilisés. Il faudrait l'entendre jouer par des cuivristes.
Pour ce qui est du souffle, j'ai probablement tendance à le sous-estimer parce que je n'en ai pas (je m'essaie au duduk, qu'on entend au début de Death Note, mais c'est monstrueusement difficile, pour moi en tout cas, de tenir le souffle).