Récital lyrique
Dimanche 9 juin 2024
15h-16h30
Chapelle du château de REGNIÈRE-ÉCLUSE
49 Rue du Régiment de la Chaudière, 80120 Regnière-Écluse
Parking gratuit situé en face de la grille d’entrée du château
Takako Igarashi-Pentier, piano
Isabelle Malet, soprano
Philippe Moiroud, baryton
Oeuvres de G. Bizet, A. Dvorak, A. Messager, E. Satie, F. Poulenc
et autres compositeurs
TARIF UNIQUE : 12 euros
Billetterie en ligne : https://www.helloasso.com/associations/musicomposer-le-salon-de-musique-des-compositeurs-associes/evenements/recital-lyrique-et-poetique-du-9-juin-2024-a-regniere-ecluse
Vous pouvez aussi utiliser le QR code suivant :
Une billetterie sur place sera également prévue (paiement en espèces ou par chèque uniquement)
PROGRAMME
TEXTES DES MÉLODIES
1. CYCLE DE L’AMOUREUX (Oscar Mandel, 2010)
L’homme que tu choisiras d’aimer
Ne croira plus en la pluie,
Lundi sera pour lui dimanche,
Il ira pincer les joues d’un gros colonel,
Et il ne mourra jamais.
J’en suis presque là moi-même,
Depuis que tu me lanças, distraitement,
Deux mots, trois mots, presque courtois.
Quand méprisé je gémissais,
Que de poèmes pleuvaient !
Tu m’as ouvert la porte.
Ma plume est morte.
Trois jours d’absence, et dans cette cuillérée d’heures
Mugit un océan de peurs.
Va ! Marche ! Avance ! Assis sur les heures
Comme un gros bœuf qui lui s’en fout
Je bats sa croupe avec mes fesses
Je sue d’effort de crier qu’il lève ses pattes
Je lui susurre des gentillesses furieuses je lui assène
Un bon coup de poing entre les oreilles.
Rien à faire ! Le lourdaud va comme il va.
Une fois par siècle
Nous dépassons un arbre et il y en a mille.
Je t’emmène vite vite dans un jardin
Mais un jardin vingt fois
Plus beau que paradis.
Peuplé d’herbes inconnues en France
Et de fleurs qui font pâlir nos parfums ;
Les moustiques y sirotent
Le suc des pommes
Et l’alouette dit à la grenouille
Que tu chantes bien !
Dans mon jardin
Vingt fois plus beau
Que paradis.
Par-dessus nos têtes un soleil couleur orange
Engagé pour onze heures d’un matin
Sans fin dans un mai sans trêve,
Un nuage ou deux pour rire et des arbres
Ah ! des arbres se démenant comme des fous
Pour rester précisément sur place,
Près naturellement de toi, toi que leurs effrontés feuillages
Abritent et espionnent.
Tout autour j’érige une muraille
Epaisse, morose, faite d’une sale pierre rousse,
De la ferraille barbelée juchée dessus,
Et ça et là un molosse pas content.
N’ayant pas d’ailes
J’y creuse un portail (un seul),
Verrouillé d’un cadenas d’une tonne ou deux
Dont la clé est dans ma poche.
Ce portail a de l’esprit car il comprend
Que je suis concierge et roi.
Et après ? Ma langue s’en va.
L’heure de mon arrivée,
Le bonjour que je reçois,
Le poids et le contour de nos dialogues,
Les baisers qui les sabotent
Juste quand ils dépassent Socrate,
Les rires que mon brave mur nous renvoie,
Nos corps mouillés qui se tressent sur l’herbe,
Rien. Silence. Aucune ambition
D’être un faiseur d’évangiles ;
Et chaque jour vient nous unir
La cloche d’une église lointaine
Qui s’occupe d’autres que nous.
Et toi,
Jamais tu ne me demanderas cette clé,
Disant, ô si doucement, « Suffit !
« j’ai faim de la ville là bas, »
« bureau, la tante, les sous, les choses qui se fanent, »
Jamais tu ne la prendras de ma main,
Puisque ceux qui partent ne reviennent plus
Plus jamais
Dans mon jardin
Ce jardin
Vingt fois plus beau
Que paradis.
Ils voient que je suis triste. Je leur dis pourquoi.
Crime n’est pas crime. Nos mots sont mensonge.
Partout des statues pour les grands meurtriers,
Et, qui sait ? Les tués aussi méchants que les tueurs.
Le soleil va s’éteindre. Le monde mange le monde.
Je meurs ni sauvé ni damné.
Ne sont-ce pas des raisons suffisantes ?
« Oui, l’homme est profond », disent-ils.
Naïfs ! S’ils savaient la vérité !
Tu m’as quitté, je pleure.
2. ONZE-HEURES-CINQUANTE-NEUF (Oscar Mandel, 2010)
Je vois deux vaches trotter en Normandie
Comme des juments ! d’un bout de pré à l’autre.
Dieu dort.
Une chenille mesure son millimètre sur une poutre.
Une flaque d’eau rejoint le soleil.
Je vois la tige qui pousse.
La route, serrant sur ses genoux un tracteur qui ronfle,
Se glisse sous une colline. Un coq attardé
S’égosille devant les coquelicots
Qui n’entendent que les coquelicots.
Rien ne meurt.
Midi ! Midi ! Midi ! clament les cloches.
Dieu bouge.
Ah ! Cette guêpe me regarde de travers.
3. LE GÉNIE (Oscar Mandel, 2010)
Vous connaissez cette rivière,
comme elle se promène, allure de dimanche,
en admirant (nul besoin de s’arrêter !)
ici, un arbre, ici une maisonnette aux joues fleuries,
ici une vache penchée sur son herbe,
et puis se remuant en gentils remous,
et puis fignolant une feuille jaunie
ou une sandale qui refuse de sombrer,
tout en glougloussant un air ô loin de Schubert
mais délicieux quand même :
Mais vous la connaissez aussi quand,
les rives se resserrant, l’eau se rue,
devient tempête, les yeux n’arrivent plus à la suivre,
elle cravache, elle frappe, elle dévore, elle hurle, elle crache,
et alors elle ressemble au génie et elle est merveilleuse.
Évitez-la, mes amis ; évitez-le.
4. LE COLIMAÇON (Oscar Mandel, 2010)
Je suis un brave colimaçon,
je vogue sur feuilles et pierres.
Parfois je vis parfois je meurs
et entre viens et va j’entends
Des hommes le chant
Que l’homme survive ! Que l’homme survive !
quel enfer
la terre
Sans Edimbourg, Lima et Tel-Aviv !
Eh ! qu’ils m’étonnent ces hommes !
Je suis un brave colimaçon,
je vogue sur feuilles et pierres.
5. TERRE
Terre, Terre qui, Intérieure, Solitaire
Terre qui, Profonde, Profondément respire,
Terre qui, Énorme,
Terre de siècles et millions de siècles
Terre, Terre des Mille et Une Nuits
Terre de Lune, Terre de plomb, Terre, Sommeil de plomb
Terre des rêves et mystères enfouis, Terre des songes,
Terre de feu ! Terre d’un trop ardent désir,
Terre prise d’un doute, Terre qui soudain,
Terre qui frémit, Réveil d’une terre endormie,
Mystère qui, sous terre, Naissance, Terre qui sous terre, « Underground »,
Terre de bruits sourds, Terriblement trouble,
Entendre, Enfin, Entendre battre le cœur de la Terre.
Terre emplie de milliers de tambours, de milliers de tambours
Troublant murmure provenant des tréfonds,
Terribles tambours battants, Terribles tambours battants,
Terribles tambours, Terribles tambours hurlants !
Terre de bruits sourds, Terriblement troubles,
Terribles tambours hurlants, roulants.
Terribles tambours battants, Terribles tambours battants, roulants, hurlants !
Tremble la terre et tremble la mer, Tremble la terre et tremble la mer, Soulève la vague, soulève !
6. SOUPIR (Stéphane Mallarmé, 1866)
Mon âme vers ton front où rêve, ô calme soeur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton oeil angélique
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur !
– Vers l’Azur attendri d’Octobre pâle et pur
Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie
Et laisse, sur l’eau morte où la fauve agonie
Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
Se traîner le soleil jaune d’un long rayon.
7. FRUIT CONFIT (B. Courraud, 1994)
C’est si exquis le fruit confit, c’est si exquis, c’est si exquis
Je mis le doigt confidentiellement dans le fruit confis qui en fut tout déconfit
Je me fis la confidence que ce fruit si confit ne méritait pas ma confiance
À qui se fier en conséquence ?
À qui ?
Car c’est si exquis le fruit confit, c’est si exquis, c’est si exquis
Je le pris délicatement entre les dents
Il glissa sur mes gencives et atteignant ses deux rives, s’affala et se répandit très impudiquement
Ce fut ma déconfiture
Je le regrette amèrement
Car c’est si exquis le fruit confit, c’est si exquis, c’est si exquis
Je déclarai la guerre à l’intrus pour son inconvenance
Confit ou pas confit, ce fruit n’était plus digne de ma confiance
Je le vomis
Ce fut ma délivrance
Mais depuis j’en garde nostalgie
Car c’est si exquis le fruit confit, c’est si exquis, c’est si exquis.
8. ET L’AMOUR PASSE (E. de Wittelsbach, 1886)
Et l’amour passe
Plus vite que ne fond la neige
Quand le vent de mai la balaie.
Car, hélas ! je n’ai plus l’espoir
De te voir penché vers moi avec amour
J’ai vu en face la dure vérité
Tu es courtois, tout simplement.
J’ai porté trop longtemps
Mon regard sur ton visage,
Et me voici tout éblouie
Par le reflet de ta beauté.
Si je savais chanter, je ne chanterais que toi !
Quand le premier rayon du soleil
Me salue au matin,
Je lui demande toujours
S’il t’a embrassé.
Et je pris chaque nuit
Le clair de Lune
De te dire en secret
Combien je t’aime.
9. SÉRÉNADE DU CHAT NOIR (C. Frionnet, 2018)
Je suis le chat Chosta
Le chat qui chasse tôt
Je cours vers le rata
Pour tremper mon museau
Je lis Nietschze et Foucault
Sur l’bord du lavabo
Mes griffes comme argument,
Christophe en veut vraiment
Miaoutox marafou
Kamaou bar deplixis
Il faut que je m’applique
Sur ma formule magique
Miaoutox marafou
Kamaou bar deplixis
Ouch Karbaou croqu’minoux !
Je suis le chat Chosta
Le chat qui chasse tôt
Je cours vers le rata
Pour tremper mon museau
Je lis Nietschze et Foucault
Sur l’bord du lavabo
Mes griffes comme argument,
Christophe en veut vraiment
Ouch Karbaou croqu’minoux !
10. MAIS UNE LARME (Y.Rinaldi, 2012)
« Que savez-vous du coeur d'Elvire ? Que savez-vous du coeur des femmes, si fragile ? Elle paraît si forte et presque insensible à son sort pour celui qui ne sait écouter. Ses lèvres sourient au destin, mais une larme vient voiler son regard quand ses pensées s'envolent au loin. Son corps est une prison de chair dont elle ne peut s'échapper qu'en fermant les yeux. Sa voix se rit du destin, mais dans son âme une ombre recouvre le ciel de ses remords, d'une pluie d'adieux ».
12. CHANSON D’AVRIL (L. BOUILHET, 1859)
Lève-toi, lève-toi ! le printemps vient de naître !
Là-bas, sur les vallons, flotte un réseau vermeil !
Tout frissonne au jardin, tout chante et ta fenêtre
Comme un regard joyeux est pleine de soleil !
Du côté des lilas aux touffes violettes
Mouches et papillons bruissent à la fois
Et le muguet sauvage, ébranlant ses clochettes
A réveillé l'amour endormi dans les bois !
Puisqu'avril a semé ses marguerites blanches
Laisse ta mante lourde et ton manchon frileux
Déjà l'oiseau t'appelle et tes sœurs les pervenches
Te souriront dans l'herbe en voyant tes yeux bleus !
Viens, partons ! au matin, la source est plus limpide ;
Lève-toi ! viens, partons ! N'attendons pas du jour les brûlantes chaleurs ;
Je veux mouiller mes pieds dans la rosée humide
Et te parler d'amour sous les poiriers en fleurs.
13. LA DIVA DE L’EMPIRE (D. BONNAUD et N. BLÈS, 1904)
Sous le grand chapeau Greenaway
Mettant l´éclat d´un sourire
D´un rire charmant et frais
De baby étonné qui soupire
Little girl aux yeux veloutés
C´est la diva de l´Empire
C´est la reine dont s´éprennent les gentlemen
Et tous les dandys
De Piccadilly
Dans un seul yes, elle met tant de douceur
Que tous les snobs en gilet à cœur
L´accueillant de hourras frénétiques
Sur la scène lancent des gerbes de fleurs
Sans remarquer le rire narquois
De son joli minois
Sous le grand chapeau Greenaway
Mettant l´éclat d´un sourire
D´un rire charmant et frais
De baby étonné qui soupire
Little girl aux yeux veloutés
C´est la diva de l´Empire
C´est la reine dont s´éprennent les gentlemen
Et tous les dandys
De Piccadilly
Elle danse presque automatiquement
Et soulève, aoh! Très pioudiquement
Ses jolis dessous de fanfreluches
De ses jambes montrant le frétillement
C´est à la fois très, très innocent
Et très, très excitant
Sous le grand chapeau Greenaway
Mettant l´éclat d´un sourire
D´un rire charmant et frais
De baby étonné qui soupire
Little girl aux yeux veloutés
C´est la diva de l´Empire
C´est la reine dont s´éprennent les gentlemen
Et tous les dandys
De Piccadilly
14. LES JARDINS DE PARIS (M. BERTHOMIEU, 1974)
Le plus joli de mes voyages, je l’ai fait mes amis mains nues sans arme ni bagages et sans quitter Paris. Surtout amis n’aller pas prendre quelques grands paquebots quand il suffit pour vous y rendre d’un ticket de métro.
Regarder cette mer qui brille et surtout mes amis ce grand ciel bleu pur ou scintille dans le lointain Tunis. À la condition tout de même pour la mère le ciel bleu, d’employer le doux stratagème d’un peu fermer les yeux.
Amis, faites ce beau voyage en plein cœur de Paris, partez sans arme ni bagages pour le parc Montsouris.
Au palais Royal, du temps de Colette, au palais Royal du temps de Cocteau.
Quand Josette Day était la plus belle, quand la bête était Jean Marais, Jeannot.
Que j’aurais aimé jouer en cachette les utilités de la belle histoire, quand la mort n’était qu’idée de poète et tous les décors de bébé Bérard. Que j’aurais aimé n’être que le page des bons souverains du palais si beau, Colette m’aurait Bourgogné des pages et j’aurais volé l’Étoile à Cocteau. Quand Josette Day était la plus belle quand la bête était Jean Marais Jeannot, au palais Royal du temps de Colette, au palais Royal du temps de Cocteau.
Au jardin japonais des jardins d’Albert Kahn, j’ai rencontré Yoko la petite étudiante. Je lui ai pris la main dans la forêt vosgienne, et je l’ai embrassé dessous les cèdres bleus. Nous nous donnions des rendez-vous dans un jardin toujours nouveau, quand nous en eûmes fait le tour ce fut la fin de nos amours. Au jardin japonais des jardins d’Albert Kahn, j’ai attendu en vain mon amie japonaise, j’ai pleuré de chagrin sous la jolie lanterne, contre le petit pont près du cèdre pleureur.
Au jardin du Luxembourg lorsque enfant j’étais bien sage vous meniez, chers parents, voir guignols de temps en temps. Aujourd’hui le Luxembourg n’est plus que lointaine image, au bureau comme au volant, je vois guignols tout le temps. Le guignol du Luxembourg me faisait autrement rire, l’autre empoisonne mes jours. Je dois souffrir sans rien dire. Ô Fontaine Médicis, Galatée et Polyphène avec le berger Asis, je vous évoque de même, que les couples enlassés par l’automne aux feuilles rousses, par l’hiver au jour glacé, le printemps aux heureux douce. J’ai regret du Luxembourg où jamais ne me ramène le souvenir d’un amour ; donc ne reste que la peine.
Au square Georges Cain beauté parce que je t’avais trompé, tu m’as lancé très fort un caillou de colère. J’allais te dire justement, si tu n’as jamais eu d’amant, lance-moi donc amour une première pierre. Mais avant que j’aie pu parler, ton projet de me lapider dans cet endroit charmant un peu trop lapidaire… m’est apparu si évident, que j’ai fui tout en l’emportant pour mon petit jardin ta pierre meurtrière.
Avenue de la dame Blanche, je vous ai surprise au matin comme une fille dans son bain, une fille après le sommeil, sous la douche dort du soleil. J’ai surpris le bois de Vincennes, le bois de Vincennes au matin comme on retrouve un être humain après l’inhumain et le mal après les robots de métal.
O vous la belle Gabrielle, je vous ai surprise au matin humide de tous vos parfums je marche dans votre Avenue elle est tout à moi toute nue. J’ai aimé le bois de Vincennes, le bois de Vincennes au matin, je l’ai haï un peu plus loin pour avoir été sans témoin, détroussé par le grand rouquin d’une fillette à l’œil de Coquin.
Ce petit coin dans le jardin des Tuileries, dessiné par le Nôtre. Ce petit coin, de jour en jour, petite amie oui nous l’avions fait nôtre. Et puis soudainement tu n’en as plus voulu de cette promenade. J’ai questionné longtemps, tu n’as pas répondu et pris un air maussade. Puis tu m’as avoué - car je t’ai décidée - ta jalousie aiguë que ton cœur éprouvait lors ce que je regardais les lascives statues. Ce petit coin dans le jardin des Tuileries, que nous avions fait nôtres, j’y reviendrai certainement l’arme guérie demain au bras d’une autre.
15. J’AI DEUX AMANTS (S. GUITRY, 1923)
J'ai deux amants
C'est beaucoup mieux
Car je fais croire à chacun d'eux
Que l'autre est le monsieur sérieux
Mon Dieu, que c'est bête les hommes
Ils me donnent la même somme
Exactement par mois et je fais croire à chacun d'eux
Que l'autre m'a donné le double chaque fois
Et, ma foi, ils me croient, ils me croient
Tous les deux
Je ne sais pas comment nous sommes
Nous sommes, nous sommes
Mais, mon Dieu, que c'est bête un homme
Un homme, un homme
Mon Dieu, que c'est bête un homme
Alors, vous pensez deux !
Un seul amant, c'est ennuyeux
C'est monotone et soupçonneux
Tandis que deux, c'est vraiment mieux
Mon Dieu, c'que les hommes sont bêtes
On les ferait marcher sur la tête facilement, je crois
Si par malheur ils n'avaient pas
À cet endroit précis des ramures de bois
Qui leur vont et leur font
Un beau front ombrageux
Je ne sais pas comment nous sommes
Nous sommes, nous sommes
Mais, mon Dieu, que c'est bête un homme
Un homme, un homme
Mon Dieu, que c'est bête un homme
Alors, vous pensez deux !
16. L’AIR À LA LUNE (J. KVAPIL, 1900)
Traduction :
Tendre lune, sur le ciel profond,
Ta lumière pénètre au loin,
Tu te promènes à travers le monde
Et vois les hommes dans leurs demeures.
O lune, arrête-toi un moment,
Dis-moi, veux-tu, où est mon amour !
Dis-lui, lune argentée, de ma part
Que je le serre sur mon cœur,
Qu'au moins pour un bref instant
Il se souvienne de moi !
Va, trouve-le dans le vaste monde,
Dis-lui, oh, dis-lui qui l'attend ici !
Et si de moi son âme rêve,
Que ce souvenir le réveille !
O lune, ne t'éteins pas !
17. DUO DE L’ÂNE – DE CI, DE LÀ (A. VANLOO et G. DUVAL, 1898)
Refrain :
De ci, delà, de ci, de là
Cahin, caha, cahin, caha !
Va ! chemine, va ! trottine
Va ! petit âne, va de-ci, de-là, Cahin-caha,
Le picotin te récompensera.
1. Ah ! Mes amis, je suis heureuse,
Et je ris sans savoir pourquoi !
Et moi, de la voir si joyeuse,
Je me sens triste malgré moi !
Ah ! Que c'est amusant un âne
Et capricieux entre nous.
Bien moins encore, entendez-vous ?
Que la coquette qui me damne !
2. Et puis, voyez la belle gerbe,
J'ai dévalisé tous les bois.
Mais en cueillant des fleurs dans l'herbe,
Elle a cueilli mon cœur, je crois.
Dans l'eau que l'on mette bien vite
Marguerites et coquelicots.
Combien je voudrais à huis clos
Interroger la marguerite !