C'est probablement sur ce point que nous divergeons : la "musique pure" m'indiffère. D'abord parce qu'elle n'existe pas (la référentialité est là, dans la cognition humaine, qu'on le veuille ou non, même si la musique ne "raconte" rien et n'utilise pas de voix). Ensuite, parce que l'idée de "musique pure" est très réductrice.
Pour ma part, la possibilité d'osciller entre le descriptif, le narratif et le "purement" sonore est ce qui me permet d'avancer. J'imagine que ce sont ces éléments anecdotiques que vous appelez "bruitages" et que vous souhaiteriez proscrire pour la réalisation de la musique dont vous parlez. Je les trouve magnifique, à partir du moment où on les prend pour plus que leur valeur de signal (de bruitage en fait) et qu'ils deviennent des sons et non des bruits.
Mais vous soulignez un point qui est celui de la volonté de développer un domaine possible, et peut-être que vous en trouverez des traces quelque part (avez-vous écouté le Dialogue de l'ombre double ? pour le coup, le rôle de l'électroacoustique est l'enregistrement, le traitement et la restitution du son de la clarinette, cela en plus de la bande électroacoustique pré-enregistrée. Je vous en joint un extrait afin que vous puissiez me dire si cela se rapproche de ce que vous cherchez.
Ce sont ici les troisième et treizième sections de l'oeuvre de Boulez. Notez que la clarinette est bien soliste, accompagnée seulement d'un outil informatique (4X).