François Desjardins wrote:
Bonjour à tous,
À partir du moment où l'ouvrage est publié, il ne m'appartient plus d'une certaine manière
J'ai dit à peu près la même chose avec la métaphore de la "bulle de savon" : une fois lâchée dans la nature, c'est le vent qui la conduit où elle doit aller...
Ceci m'amène à considérer une notion de critique "implicite", donc non verbale, qui fait le succès ou l'échec relatif (toujours provisoire) d'une pièce : ainsi, il est assez rare que les pièces dont je m'estime content soit les plus écoutées, et inversement, il est assez constant que les plus écoutées suscitent chez moi un certain étonnement...
Si l'on en restait à une critique verbale de ces mêmes pièces, il est probable que les "délaissées" seraient sévèrement jugées pour des tas de raisons surtout tributaires de la formation des divers critiques (on ne juge en fait que par comparaison avec le modèle que l'on connaît le mieux, ce qui préjuge mal de l'objectivité dudit jugement). Il est non moins probable que les "plébiscitées" seraient en adéquation avec une "mode" du moment, ce qui ne préjuge pas davantage de la pérennité ou de l'objectivité du dit jugement
J'en tire deux conséquences logiques : la critique verbale est relative, et à prendre avec recul ; inversement la critique non verbale doit être durable pour acquérir une valeur réelle, ce que vous dites très bien dans votre couplet sur la postérité : la critique de la Première Symphonie de Beethoven en est un bel exemple : "C'est très bien écrit, mais il est néanmoins dommage qu'une utilisation exagérée des instruments à vent donne par moments l'effet d'écouter de la musique militaire..." (sic)
Tout ceci relativise énormément la prétention (esthétique, artistique ou autre) de sites tels que celui-ci, et plus encore quand leur fréquentation est confidentielle entre membres qui se connaissent
Une seule arme efficace contre le narcissisme nombrilique qui nous guette au coin du bois : NE JAMAIS SE PRENDRE AU SERIEUX !
C'est pour cela que la notion de "partage" prend tout son sens : partager, c'est en quelque sorte s'oublier pour aller vers les autres, donc, c'est une saine démarche, qui n'a pas besoin de baratin musicologique pour trouver sa justification
Bien amicalement