Ici, mon commentaire est placé sur deux plans bien distincts :
- sur le plan de la signification symbolique : le rapprochement de l'enfance et de la vieillesse dans une existence vue en raccourci semble décrire une parabole de l'existence humaine, et comme dans toute parabole, il n'y a ni commencement, ni fin, parce que le temps ne s'écoule pas le long d'une courbe qui vient de l'infini et tend vers l'infini, sans aucun aboutissement
- sur le plan musical : votre "accompagnement" est une gageure : comment suivre avec de la musique (qui ne peut accepter d'autre support qu'un écoulement linéaire du temps) une non-progression, statique par définition, et une désincarnation à travers une abstraction (un enfant n'a qu'une motivation :
survivre, qui est la signature de sa condition humaine, et un pied de nez à la mort) ?
Je crois que ce que la musique apporte ici se suffirait à soi-même, sans l'apport contradictoire de ce texte trop explicite, et qui me paraît de ce fait "rejeté" à l'extérieur de l'expression, mais ce n'est que ma perception...
A la limite, la première phrase prononcée sans musique, suivie de votre musique sans parole, serait beaucoup plus intéressante au plan expressif, parce qu'elle laisserait jouer en liberté l'imaginaire de l'auditeur...
Pour résumer, le verbe poétique est toujours casse-gueule en comparaison de la musique : les deux n'ont pas du tout la même extension psychologique (là, je ne souscris pas à la célèbre apostrophe de Victor Hugo : "Ne déposez pas de musique sous mes vers...", quoique...
Bien amicalement