Vous vous énervez bien seul, cher bricas.
Si c'est bien l'utilisation des termes qui ne vous convient pas, alors il faudrait que vous puissiez définir clairement ces termes vous-même, ce qui, comme on a pu le voir il y a quelques temps, n'est pas le cas. Dire que quelque chose n'est pas de la musique sans pouvoir définir ce qu'est la musique me paraît assez contradictoire...
La musique concrète n'était pas radicalement nouvelle, ni même la musique sérielle, ni même la musique spectrale, ni aucune musique. Tout évolue progressivement, il n'y a pas eu la grande rupture qu'on veut bien attribuer à ce pauvre Schoenberg.
Quant à utiliser des sons qui selon vous sont "non-musicaux", Varèse et les futuristes l'avaient déjà largement fait au tout début du siècle. N'était-ce pas, cela non plus, de la musique ?
De plus, je n'ai jamais parlé d'innovation pour cette pièce. Je ne me suis jamais, non plus, prétendu un compositeur accompli. Toutes mes pièces sont des études destinées à forger mon caractère musical. Je ne vois pas d'ailleurs pourquoi il faudrait qu'il y ait quelque chose de nouveau pour qu'une pièce soit valable. Sinon, il serait particulièrement difficile aujourd'hui de faire quelque chose de valable, vu que c'est presque exclusivement les procédés techniques et technologiques qui évoluent aujourd'hui.
"les instruments de musique eux-mêmes ont été manipulés parfois à juste raison, souvent à tort". Vous oubliez un peu votre position, je pense. Vous êtes une personne (compositeur en formation, sans notion de musicologie, d'ailleurs) : qu'est-ce qui vous permet de juger que quelque chose est fait à tort ou à raison ?
Si Johnny ou d'autres cassent une guitare, ce n'est pas d'abord pour le son qu'elle fait (bien que ça renforce la chose), mais pour le symbole et l'effet corporel provoqué par la vue de quelqu'un fracassant une guitare. C'est un phénomène multi-dimensionnel. Ca n'a rien à voir avec la recherche musicale.
Quant au terme de "musique contemporaine 'savante'", il est là uniquement pour distinguer les musiques desquelles les compositeurs sont conscients de ce qu'ils font (les variables qu'ils contrôlent ou non) des musiques pour lesquelles les compositeurs ne maîtrisent que peu d'éléments (par exemple, dans la variété, à part l'harmonie et la mélodie, le compositeur ne contrôle rien - Johnny qui casse sa guitare ne se rend pas compte de la richesse et de l'organisation du son qui en sort alors, ce n'est qu'un effet). Mais le terme 'savant' n'est pas spécialement joyeux, je vous l'accorde.
Donc avant de me dire qu'une pièce n'est pas de la musique, merci de définir où vous placez les limites de la musique, et d'être conscient vous-même de la raison pour laquelle vous placez ces limites et non d'autres.
Comme je vous l'ai demandé (post 1129) :
Qu'y a-t-il de plus musical à un gong, à une cymbale, à une caisse claire, à une cloche, [à des tambours], qu'aux sons de ma pièce ? A moins que vous ne considériez pas les premiers comme musicaux ? Mais dans ce cas-là, que font-ils dans toutes les symphonies, dans les musiques militaires, dans les musiques ethniques ?
J'imagine (mais peut-être que je me trompe) que votre monde sonore doit être bien ennuyeux et fatiguant si vous entendez tout oiseau comme "un oiseau", tout vent comme "le vent", tout son d'eau comme "de l'eau", tout voyage en transport en commun comme "du bruit".
à François : merci de tes explications. je vais réécouter "vers la montagne".