Si on était plus audacieux et qu'on a inventé plus de nouveaux styles dans les années 70 et 80 (je suis d'accord avec vous), c'est, je pense, parce que la tonomodalité (c'est-à-dire le mélange réalisé entre tonalité et modalité à partir de la fin du XIXe siècle - par Fauré ou Satie par exemple) ainsi que le sérialisme venaient de lâcher leur dernier souffle, et ont donné lieu à énormément d'esthétiques (principalement dirigées contre l'une ou l'autre des deux précédentes).
Et si toutes ces esthétiques existent encore aujourd'hui, c'est vrai que le milieu instrumental a du mal à s'en dégager (mais pourquoi s'en dégager ? la tonalité a régné pendant 3 siècles, après tout ; les esthétiques d'aujourd'hui n'existent que depuis trois décennies et ont évolué pendant ce temps - pour la plupart). Mais la musique assistée par ordinateur - et notamment la musique mixte - continue d'inventer des choses assez incroyables (je ne développerai pas ici, cependant).
Merci pour vos encouragements concernant mes études. c'est effectivement une discipline géniale (du moins dans certains côtés !)
Merci JLF pour ton écoute et ton commentaire, heureux que tu l'aies trouvé amusant...Heureux aussi que tu aies ressorti ce morceau que je croyais définitivement tombé aux oubliettes...
Loin de la thématique suggérée par le titre, une fois encore bien plus désinvolte que l'œuvre, j'ai été frappé par la tension quasi-dramatique de cette pièce qui, comme le souligne l'analyse d'Emilie, joue beaucoup sur le contraste des registres mais pas seulement. Le rythme aussi, avec ses contractions, entre emballements contrôlés et ralentissements aux accents presque mortifères, crée une tension qui sculpte l'objet sonore dans un espace qui, dans ce cas précis et à la différence de pas mal de vos pièces, ne m'apparaît pas conçu sous un angle narratif mais plutôt atemporel.
J'ai remarqué les échanges parfois un peu acérés sur tel ou tel aspect ou parti-pris qui prouvent que Sorges est toujours inattendu et surtout libre dans sa façon de concevoir ses "instants" musicaux. Quant à savoir si l'atonalité y dispute la primauté sur le reste, cela ne m'a pas vraiment influencé lorsque j'ai écouté cette œuvre après avoir lu le fil des commentaires. J'ai été surpris (agréablement, par rapport à un titre à mon avis trop dépréciatif) et encore une fois conforté dans mon idée que Sorges est musicien presque "naturellement" tellement il perçoit la richesse de la matière musicale et en joue avec une inventivité que ce dernier opus ne dément pas.
Quant à une partition jointe.... il n'y a plus qu'à prier Sainte-Rita !
Merci Rinaldi pour votre écoute, vos commentaires et les compliments qu'ils contiennent qui me font bien plaisir. ..Désolé pour l'absence de partition, mais je suis trop paresseux pour faire le nécessaire.