François Desjardins wrote:
Peut-être est-ce ici dans Cuivrissime IV le fait d'une revanche (ou vengeance ?) à l'égard de certains collègues musiciens pas trop futés rencontrés au cours des années et qui avaient tendance à se moquer des basses ?
Bonjour François,
vous savez peut-être que mon instrument préféré est le violoncelle : c'est dire si je comprend votre amour des harmoniques profondes et du son bien rond...
Ma remarque ici venait plutôt indirectement de l'aspect contrapuntique dominant de ce morceau, lequel s'accommode bien en général d'un étagement régulier des tessitures, peut-être induit d'ailleurs par l'habituation de mon oreille à certains Maîtres de la Renaissance
Avec le baroque proprement dit, l'évolution va se faire plutôt vers l'élaboration ornementale poussée, et, du moins pour ce qui est des cuivres, ne pourra pas égaler le style ensoleillé très dépouillé d'un Gabrielli ou même de Purcell, vers les horizons plus brumeux des mers froides
Ultérieurement, il faut attendre Telemann pour voir émerger une première approche "classique" qui "isole" organiquement les cuivres du reste de l'orchestre, ce qui va le conduire à de véritables concertos pour trompette soliste, d'écriture plus moderne que celle du fameux double concerto de Vivaldi (que j'adore néanmoins)
François Desjardins wrote:
Vous pourrez noter cependant un assez long passage en solo et duo du tuba et de la trompette dans Cuivrissime I.
C'est aussi mon préféré de la série des "Cuivrissime"...
Pour finir par une illustration un peu moins abstraite, ci-après un lien vers une adaptation maison de la célèbre "Spiratata", Canzone per sonare de Giovanni Gabrielli :
www.free-scores.com/partitions_telecharger.php?partition=35916
bien sûr, le son n'est pas terrible (devinez pourquoi
), mais j'ai recherché en priorité l'équilibre d'écriture des registres face au duo dominant des trompettes - c'est l'exemple bien imparfait de ce que j'ai en tête en matière de "contrapunctus pré-baroque"
Croyez à ma parfaite estime musicale
Bien amicalement