Sereinement, vous poursuivez votre cheminement vers des ambiances toujours plus variées avec le même souci de raffinement. J'ai également une nette préférence pour ce temple perdu dans la brume qui se révèle par touches lointaines, dans une succession de variations du motif initial, un procédé que vous maîtrisez désormais à la perfection.
À l'instar des peintures à l'encre des dynasties Song, Yuan et Ming (Xème / XVIIème siècles), on devine plus qu'on regarde, tant le pouvoir de suggestion sonore est puissant. Les moyens mis en œuvres sont volontairement limités, à la limite du minimalisme que l'on retrouve également sur ces peintures où la couleur se limite à des camaïeux de gris.
C'est très apaisant et l'on est toujours surpris de ce que l'on entend, tel que ce piano qui se dissout dans un écho montagneux à 4'50 ou cette fin en suspens qui laisse à penser que le temple vient de disparaître, de nouveau enveloppé par la brume, comme s'il ne s'était agi que d'un mirage.
Une pièce sensible et subtile.
Bravo.
Dong Yuan, "Journée claire", vers 950