Bonjour Bricas,
J'avoue que j'ai été un peu décontenancé par cette courte pièce, en première écoute, par ces phrases musicales qui s'interrompent inopinément. Parti pris ou "oeuvre en devenir" comme on dit?
Par contre j'aime beaucoup l'imbrication harmonique des instruments. On attend la suite avec beaucoup d'intérêt !

Yves

Bien entendu, dissonance ne signifie pas automatiquement agressivité ! Je n’employais ce qualificatif que pour le cas présent

Merci pour la pièce de Messiaen que je ne connaissais pas. Les ondes Martenot y sont bien mises en valeur. Personnellement, je ne suis pas fan de ce timbre, et dans cette pièce il me semble qu’elles pourraient être remplacées avantageusement par des instruments traditionnels. J’ai aussi le sentiment que bien des passages ne sont pas d’écriture vraiment atonale, mais j’aurais bien du mal à étayer cette opinion…

Jean louis

Merci pour vos commentaires. La durée de ce premier mouvement est de 3’35 ‘’, ce qui n’est pas exceptionnellement : court pour une musique de chambre en plusieurs mouvements. Pour moi, il ne s’agit pas d’une « courte pièce ».. Je comprends la remarque concernant (principalement) la rupture inopinée de la section précédent le final du mouvement. Je pense y remédier et remettre en ligne ce premier mouvement rectifié, en même temps que le deuxième mouvement.

Bonjour Jean-Louis et François,

Peut-être que Jean-Louis a-t-il ressenti la même impression que moi en écoutant ce premier mouvement, à savoir d'être en présence d'une sorte d'exposition des thèmes qui vont ensuite être développés dans le reste de l'oeuvre. Ne serait-ce pas un beau parti-pris après tout, et intéressant, autant d'un point de vue formel qu'esthétique ? À voir. ...

Amitiés

Yves

Yves,

Merci de vous intéresser au devenir de cette pièce. J’ai composé des pièces ayant la structure que vous mentionnez, à savoir : thème - développement -, et ce dans un langage tonal.. Ce langage, de par l’existence de ses attractions, est particulièrement adapté à cette forme, mais n’est pas obligatoire pour la réaliser. Le fait est que je reste, comme d’autres sur ce site, très imprégné par la tonalité, mais avec le désir de trouver mon langage propre, serait-ce dans la mouvance néo-tonale. Le problème essentiel est de rester cohérent, ce qui revient à dire que la musique doit avoir la qualité permettant au compositeur d’abord, à l’auditeur ensuite, de la « ressentir » intellectuellement et émotionnellement tout au long de son développement. On ne peut malheureusement pas ériger en postulat que le « ressenti » du compositeur sera automatiquement le « ressenti » de l’auditeur. Cela dépend de bien des facteurs…En tout cas, ma volonté est de réaliser une musique mouvante et se renouvelant, tout en restant cohérente…et ce n’est pas à moi de dire si c’est réussi ou non. Chez moi, l’idée de départ n’est pas forcément thématique et l’organisation est une sorte de démarche continue, à savoir : « après cela, qu’est-ce que j’aimerais entendre ? » . On dira peut-être que c’est vraiment simpliste !

amitiés
FD

Cher François,

Ce caractère mouvant dont vous parlez correspond bien à l'impression que je ressens en écoutant vos oeuvres : celle d'un paysage défilant sous les yeux de l'imaginaire, au gré des suggestions sonores.
Quant à votre attitude de compositeur-auditeur, elle est également mienne et devrait, me semble-t-il, être davantage partagée par bien de nos "collègues", souvent enfermés dans un monologue pas toujours évident à appréhender. La seule fois où j'ai été invité à une émission de radio pour présenter ma musique, je me souviens avoir répondu la même chose que vous au journaliste qui me demandait quelle sorte de musique j'écrivais. Je lui ai simplement répondu que je composais la musique que j'aimerais entendre.

Amitiés

Yves