Alors je vais poser mon désaccord :
Je ne suis pas un grand fan des pièces pulsées, et celle-ci n'échappe pas vraiment à la règle - mais ça c'est purement personnel
Du point de vue compositionnel, je vois bien où est l'intérêt de la pièce, et ça me semble assez réussi de ce point de vue là, dans une certaine mesure. J'ai été en fait très déçu, du point de vue formel, de voir une répétition quasi-identique du début, après le passage lent. C'est pourtant le genre d'écriture qui permet de faire des variations très riches du point de vue harmonique.
Ca semble donc une solution de facilité, de la même manière que l'absence de valeurs irrationnelles dans le rythme (qui l'aurait un peu étoffé dans le sens où il va déjà), le placement des nuances par moments, et la notation des altérations de la clarinette basse (deux dièses à la clé alors que la pièce n'est pas tonale, et systématiquement sib-si ou mib-mi plutôt que la#-si ou ré#-mi) me font penser que la pièce a été écrite immédiatement sur le logiciel d'édition, ce qui est une mauvaise chose puisqu'on se soumet alors aux facilités du logiciel (copier-coller, 4/4, rythme en noires/croches/double-croches) en abandonnant des idées plus riches musicalement que ce qu'on aurait pu avoir en tête (par exemple, du non-mesuré, ou des rythmes irrationnels, ou bien, encore plus proche du propos de cette pièce, des nuances plus développées).
Sur la question des nuances, justement, très peu sont indiquées, et un seul type d'accent est donné, alors que la pièce bénéficierait d'une grande variété de dynamiques, de contrastes, qui mettrait encore plus en valeur le côté dynamique, rapide, syncopé, la frénésie vécue par JLF. (Je ne peux pas vraiment commenter le résultat sonore de ce point de vue, puisque la réalisation informatique a supprimé ici toutes les nuances, mêmes indiquées ! Une clarinette ne passerait pas aussi clairement par-dessus un piano fff sur un accord chargé, par exemple.)
N'hésite pas à me contredire sur ce que j'ai dit, peut-être que j'ai mal perçu les choses et que les limitations en rythmes, nuances et articulations, la notation étonnante de la clarinette, le retour quasi-textuel du début, relèvent d'un projet bien défini - ça m'intéresserait d'autant plus de le savoir !