Bonjour à tous,
J'ai repris en 2013 pour la 3e (et dernière, promis !) fois le 1er mouvement de mon quatuor écrit en 2008, avec l'objectif d'en améliorer le rendu sonore (enregistrement "en studio" cette fois) et surtout la partition. Partition écourtée et moins répétitive.
=> La nouvelle version à écouter ICI
=> L'ancienne version pour comparaison ICI
Nota : Les nombreux commentaires sur cette ancienne version sont ICI !

La partition est visible ICI.
Bonne écoute et merci d'avance de vos remarques.
JLF

Quatuor à cordes n° 1

J'ai écouté avec grand intérêt le mouvement 1 du quatuor, et j'estime le "rendu sonore" excellent.
A vrai dire j'ai essayé aussi de ré écouter la première version, mais la page n'aboutit pas ...
(il y a peut être un lien à rétablir ).
La partition est soignée , reste à bien observer pour chaque instrument s'il est satisfait de la lisibilité de sa partie ,
ce dont je ne doute pas ! J'ai lu qu'il y avait beaucoup de signes et de termes d'interprétation "vibrato" "accélérer" " gliss " sur la partition.
Tout cela va concourir à exprimer, - et avec une certaine retenue, le lyrisme de ce premier mouvement
Bravo ! et vivement la suite !
Emilie

nb : pas si facile le vibrato, même s' il n'a plus de secret pour les pros : ( voir à ce sujet la vidéo " vibrato au violon" dans brèves de comptoir )

Merci Emilie pour cette écoute ! Le lien vers l'ancienne version est corrigé. J'ai l'impression d'avoir fait de très nombreuses modifs, mais je ne suis pas sûr qu'on les entende comme moi !
Quant au vibrato... oui, c'est affaire de pro, c'est sûr, mais je ne veux qu'un pro pour jouer mes compos !

Toujours heureux de te revoir... Bon je suis allé voir les commentaires sur ta première version. Mais ou diable sont passés tous ces gens au fait?

Je ne vois pas une différence spectaculaire entre ces deux versions. La deuxième est disons, plus «claire» plus présente.

Le logiciel ne rend pas vraiment justice aux nuances que je vois sur la partition.

À la mesure 225, voilà que tu nous places deux croches en staccato si vivantes. En fait si court que cela soit, c'est un passage que je trouve superbe. Tu n'articules pas vraiment les notes une à une, disons par des accents, des staccatos...etc. et cela donne un résultat un peu en aplat.

Cependant, c'est une excellente musique et mis à part ce qui est peut être un peu mon caprice, ces fameuses articulations des notes, je ne vois rien a redire.

Une autre chose Jean-Louis, il est certain que tout ce qu'il manque ici serait que cela soit joué par des musiciens en chair et en os: tu as à mon sens poussé les possibilités logicielles pas mal à leur maximum.

De bons musiciens donneraient ce qui manque: plus de respiration: hésitations, surprise.... accents sur certains débuts de motif...une âme, une pensée qui serait plus fidèle à ce que je crois être ta pensée....

Tout cela digne d'un concert. Belle écriture du XXI siècle. Musique qui révèle aussi beaucoup d'intelligence.

Je rejoins les remarques d'Emilie et François, quant à la grande clarté d'écriture et la rigueur avec laquelle les articulations et nuances sont notées. Le rendu sonore de cette nouvelle version rend d'ailleurs la lecture simultanée de la partition tout à fait plaisante et l'intelligence de l'écriture en ressort grandie.
À partir d'un motif très simple le récit se construit, usant de toutes sortes de variations de ce motif qui se voit trituré, étiré, décliné et avec lequel les instruments dialoguent, s'affrontent et semblent s'éprouver. Les passages où l'écriture se fait verticale prouvent une belle maîtrise de l'harmonie qui oscille entre tonalité et tentation atonale / polytonale.
Il n'y a pas une note superflue. Notons aussi le grand équilibre dans la distribution des voix car aucun instrument ne domine l'autre, chacun est valorisé en tant que soliste, ce qui n'est pas facile, surtout pour le violoncelle, souvent confiné au rôle de basse soutenant l'harmonie du chant.

Dès la première écoute, on est saisi par une impression de volonté de sobriété conjuguée à un sentiment de tension contenue - qui éclate parfois en de brefs accélérations rythmiques conduisant les instruments aux limites de leur registre respectif. Des "cris" émergent alors de ce dialogue à quatre, mais se voient vite contenus, le compositeur ne recherchant pas à assourdir son auditeur par de bruyantes effusions.
Le silence apparaît ainsi comme un élément clé de ce mouvement ; il construit l'espace sonore dans un rapport quasi-structuraliste avec les parties "pleines", celles occupées par les sons. Et le tout constitue alors une forme musicale aboutie qui se limite volontairement dans ses moyens plastiques. Cette épuration des moyens (pas de grands effets ni de grandes phrases destinées à combler le vide) ne tombe cependant jamais dans l'aridité ; elle se situe souvent à la lisière d'une esthétique minimaliste dont chaque élément est le fruit d'une élaboration formelle bien méditée, en rapport avec le tout. On ne pourrait retrancher un de ces éléments sans provoquer l'effondrement de la forme générale, ce qui prouve bien l'interaction de toutes les parties dans cet édifice formel quasiment pur : de l'architecture sous forme de sons, en quelque sorte !

Amitiés,

Yves

Grand merci pour votre écoute attentive, vos analyses et vos remarques. Vous ê^tes trop gentils !
François, je me demande si je n'en ai pas "trop fait" en matière d'articulations dans ma partition. Peut-être les interprètes aimeraient-ils que le compositeur leur laisse plus de liberté... Toi qui est contrebassiste qu'en penses-tu?
Sinon, ben oui, il me faut trouver un quatuor pour jouer ça, bien d'accord !
Pour l'instant je continue la restauration des autres mouvements.