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TOPIC: Le temps vécu - 2. Nous (inachevé)

Le temps vécu - 2. Nous (inachevé) 11 years, 5 months ago #1382

  • nicolasmarty
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A quelques jours du concours (qui risque d'être limité par manque de candidats), et bien que ma pièce n'y sera pas présentée (tout simplement parce qu'elle ne sera pas terminée !), je met en ligne l'état actuel du deuxième mouvement de mon trio violon-violoncelle-piano.

Pour le premier mouvement, voir musicarmonia.fr/index.php/fr/forum/10-mu...vecu-1-qjeq-ebauche, qui n'est finalement pas une ébauche (excepté pour la partie de bend ad lib. que je préciserai).

C'est encore court, mais il me reste deux bonnes minutes à écrire (les plans sont déjà prêts).
La partition commence au milieu de la première page.

File Attachment:

File Name: partitionNous.pdf
File Size: 65 KB


File Attachment:

File Name: 1.Letempsvcu-2.Nous.mp3
File Size: 6,249 KB


Ce mouvement sera le dernier du trio, qui s'intégrera dans une suite
("Phénomène où l'eau gît" -
Le temps vécu (piano violon violoncelle) /
Le temps observé (un autre trio, probablement marimba hautbois clarinette basse) /
Le temps conçu (sextuor)).

Bonne écoute !

---Re: Le temps vécu - 2. Nous (inachevé) 11 years, 5 months ago #1383

  • rinaldi
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Bonjour Nicolas,

L'approche générale en découd avec le système d'écriture classique, le morceau étant conçu par séquences (presque par blocs sonores) s'étirant selon des temps déterminés qui ont, chacune, leur spécificité, les effets d'articulation produisant quasiment l'essentiel de l'écriture instrumentale.

Est-ce pour autant une musique d'effets ? Ou une musique de sons produits par ce que la technique instrumentale réserve en marge et qui ici devient la règle ?

On a davantage la sensation d'une écriture / esthétique électro-acoustique adaptée au trio.

La tension générale de l'oeuvre semble émerger autant des plages de silence encadrant les séquences sonores que sur l'écriture linéaire de ces dernières. Peut-être est-ce sur cette opposition là (découpage séquentiel / écriture linéaire) que se dégage la notion d'un temps "vécu", c'est-à-dire diachronique, dans le sens linguistique du terme ?

La pensée structuraliste semble dominer ici, tant les notes émises sont prétexte à construire une architecture sonore faite d'oppositions autant visibles sur la partitions que "lisibles" à l'écoute.

Une remarque s'impose, devant ce nouvel opus et qui concerne sa brièveté, là encore. J'en viens à me demander si tu n'épuises pas tes ressources créatives à vouloir concentrer tout un savoir-faire en peu de mesures, en un temps (trop) bref, ce qui donne une impression d'inachevé (et non d'inaccompli), comme si tu craignais de lasser trop vite un auditeur pressé et qu'il te fallait d'emblée exposer l'essentiel pour ne pas devoir y revenir.

N'est-on pas trop dans la culture de l'instantané voire de l'effet-flash à tout prix ?

Envisages-tu de t'atteler à une oeuvre d'une plus grande longueur ? Ce trio et l'ensemble dans lequel il s'inscrira, te donneraient enfin l'occasion d'éprouver le processus créatif sur une échelle plus vaste : celui de la durée.

Amitiés,

Y.R.
Oeuvres en écoute directe sur www.rinaldi-musica.fr

---Re: Le temps vécu - 2. Nous (inachevé) 11 years, 5 months ago #1384

  • nicolasmarty
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Merci Yves de votre écoute,

C'est intéressant que vous ayez entendu une forme électroacoustique, je n'y pensais pas en composant, mais c'est probablement juste.

Par ailleurs, la brièveté n'est pas pour moi un défaut. Je ne crains pas de lasser qui que ce soit sauf moi, et ce n'est pas tellement la durée de l'oeuvre qui compte, mais le temps vécu pendant. Des pièces plus longues viendront, mais je ne pense pas dépasser les 20 minutes. Ca deviendrait un peu trop conceptuel ensuite, de croire que ce serait la même pièce écoutée par les gens pendant 30 ou 40 minutes.

Musicalement

---Re: Le temps vécu - 2. Nous (inachevé) 11 years, 5 months ago #1385

  • JLF
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Excellent!
J'aime beaucoup cette composition. Elle capte immédiatement l'attention, contraint l'auditeur dans une écoute attentive jusqu'au bout - pas très loin car c'est très (trop?) court.
Le son est très bon, j'ajouterai : heureusement. Une fois encore, c'est parce qu'il est bon que l'on peut apprécier.
La lecture de la partition (belle, et claire...) apporte son contingent de petites et bonnes surprises dans la notation. La durée en secondes - évidemment approximative - ne facilite pas le suivi à l'écoute, mais bon... Cette notation pose aussi le problème de la synchro pour les exécutants : pas facile, non?
Bien sûr ce n'est pas propre à cette musique, mais là, c'est fondamental que les trois instruments ne se perdent pas de vue en jouant ensemble, chacun à son chronomètre !
As-tu un retour d'expérience d'une telle partition jouée en "live"?
Last Edit: 11 years, 5 months ago by JLF.

---Re: Le temps vécu - 2. Nous (inachevé) 11 years, 5 months ago #1386

  • nicolasmarty
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Merci pour ton écoute ! C'est effectivement très court ici, mais comme je l'ai dit, il y a plus qui suit ! (j'ai écrit environ 20 secondes de plus hier, et d'autres arrivent lentement mais sûrement je posterai la version finale d'ici quelques semaines)

La synchro sera effectivement assez difficile dans la partie des textures. D'ailleurs, le jeu aussi en général (c'est ce que m'a fait remarquer mon nouveau professeur au conservatoire). En live, ce serait donc probablement assez différent, j'imagine. On verra si je la fais jouer cette année ou non (dans l'immédiat, ce n'est pas prévu, je fais des exercices pour mieux définir mon style )

*

Pour ce qui est du temps "vécu", je voudrais ajouter ceci : ça fait partie de mes développements théoriques. En soi, c'est plutôt pour étudier la réception, mais c'est en m'en inspirant que j'ai composé ça.

J'oppose le temps vécu au temps observé, le premier étant celui de la réaction physiologique, corporelle, tactile, instantanée à l'écoute, le second étant celui de la contemplation, de l'observation de type diégétique (un fond avec des événements), de la nostalgie et du séquençage (notamment mélodique). La musique modale, avec ses champs harmoniques, ses pulsations et ses mélodies, appelle plutôt, à mon avis, un temps observé. La musique non mesurée (donc utilisant le genre de notation présente ici) me permet mieux d'appeler le temps vécu, qui est celui qui m'intéresse.
C'est une question sur laquelle je développerai plus dans de futurs articles, en y ajoutant la notion de temps conçu, justement, qui est celui de la grande forme, de l'analyse, de la rétrospection et de l'anticipation à long terme (qui relève d'une écoute très particulière que je ne prise pas particulièrement).

En résumé, ici, le temps perçu par l'auditeur ne sera pas forcément le temps vécu (notamment sur la fin du premier mouvement, avec le champ harmonique sur lequel se déroulent des ponctuations - qui appelle peut-être plus facilement le temps observé), mais le temps perçu par moi, si ! C'est donc un peu un autoportrait de mon écoute.
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